« Saint-Jérôme pose aujourd’hui un geste très fort. » — Jacques Duchesneau

Par Valérie Maynard

Ancien député de Saint-Jérôme à l’Assemblée nationale du Québec, Jacques Duchesneau a fait carrière pendant 30 ans au Service de police de Montréal. Il est, depuis le 14 mars 2017, le premier inspecteur général de la Ville de Saint-Jérôme. (Photo : Michel Kieffer)

Création du Bureau d’intégrité professionnelle et administrative (BIPA)

La Ville de Saint-Jérôme annonce la création du Bureau de l’intégrité professionnelle et administrative (BIPA). Jacques Duchesneau, ancien député de Saint-Jérôme, agira à titre d’inspecteur général de la Ville de Saint-Jérôme et de responsable de la nouvelle unité.

La nomination de M. Duchesneau à ce poste allait de soi pour le maire Stéphane Maher. «M. Duchesneau possède des faits d’arme exceptionnels», a-t-il souligné. Jacques Duchesneau occupera également la fonction de directeur adjoint du Service de police de la Ville de Saint-Jérôme, duquel le BIPA relèvera.
Son équipe, constituée de sept employés, incluant des spécialistes en enquête et en juricomptabilité, un ingénieur, un avocat, un analyste en renseignement et du personnel administratif, aura pour mandat de surveiller l’octroi et la gestion des contrats publics ainsi que leur exécution. Elle enquêtera sur les cas de collusion, de corruption, de fraude et sur tout comportement affectant les fonds publics. «Je suis honoré par la marque de confiance. En créant le BIPA, Saint-Jérôme pose aujourd’hui un geste très fort», estime M. Duchesneau.
Mis sur pied par la Ville de Saint-Jérôme dans la foulée des déclarations de l’ancien directeur de l’ingénierie de la Ville, Érick Frigon, qui a admis, le mois dernier, avoir toléré un système de partage de contrats, le BIPA permettra, espère la Ville, de récupérer entre 10 et 15 millions d’argent volé. « À mon arrivée comme maire en 2013, il y avait déjà beaucoup d’allégations. Puis, il y a eu la commission Charbonneau, où on confirmait le partage de contrats et les élections clés en main. Ça restait des allégations, mais là, avec la condamnation de M. Frigon, on était ailleurs», a fait valoir le maire, Stéphane Maher.

Un geste pour le futur

Le BIPA aura un volet criminel, civil et administratif. Il collaborera aux enquêtes de l’UPAC, entamera les procédures administratives en lien avec la Loi 26 et établira quelles sommes ont été payées en trop lors de l’octroi de certains contrats de 2002 à 2010. La Ville pourra ainsi exercer des recours judiciaires et récupérer les sommes dont les citoyens ont été spoliés. Le BIPA aura également comme mandat de prévenir d’éventuelles fraudes ou manœuvres dolosives. «Il s’agit d’un bureau permanent, complètement apolitique, et qui permettra à la Ville de récupérer des sommes importantes. C’est aussi un geste pour le futur puisqu’il nous permettra de mettre en place un mode de gouvernance pour protéger les avoirs des citoyens», a ajouté M. Maher.
Le BIPA est entré en activité le mardi 14 mars 2017. Sa formule est inspirée de celle du Bureau de l’inspecteur général de la Ville de Montréal (BIG) et du Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval (BIEL). Avec la mise sur pied du BIPA, Saint-Jérôme devient la troisième ville canadienne à se doter d’un inspecteur général. La Ville investira 1 million de dollars annuellement pour assurer son fonctionnement.

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