Jasey-Jay Anderson : passionné jusqu’au bout

Par Félix Côté

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Jasey-Jay Anderson vient d’être intronisé au Temple de la renommée du ski des Laurentides, une première pour un planchiste. Photo : John Kunicek

Intronisé au Temple de la renommée du ski des Laurentides

Dans un monde où la carrière sportive d’un athlète amateur s’étale généralement sur une dizaine d’années, peut-être quinze, Jasey-Jay Anderson a choisi de faire autrement. Depuis le milieu des années 1990, le planchiste roule sa bosse parmi les meilleurs de la planète. Aujourd’hui, occupé de mille et un projets, il entend participer en 2018 pour la sixième fois de sa carrière aux Jeux olympiques et y remporter l’or. En attendant, le passionné vient tout juste d’être intronisé au Temple de la renommée du ski laurentien, une première pour un planchiste.

L’athlète de Lac-Supérieur avait annoncé sa retraite tout juste après les Jeux de Vancouver de 2010, où il avait remporté l’or. La tête pleine de projets, il avait notamment entrepris de se lancer dans la culture du bleuet, en plus de se concentrer sur le développement de ses planches à neige. Mais une blessure survenue en 2011 sur le plateau de l’émission le Défi des champions l’avait poussé à revenir à la compétition, afin de se rétablir plus rapidement.
Simplement se rétablir? C’était mal le connaître. Très vite, il avait constaté que son expérience, combinée à ses réflexes toujours aiguisés, faisait de lui un planchiste toujours très compétitif. Qui plus est, il souhaitait tester ses planches à même le terrain. L’athlète avait donc entrepris de participer aux Jeux de Sotchi, une décision qui allait entraîner un froid avec certaines instances dirigeantes de Snowboard Canada, qui le jugeaient trop vieux.
Mais depuis la fin de l’année 2015, emporté par un vent de fraîcheur, Jasey-Jay siège désormais au conseil d’administration de l’organisme. « C’était pour m’assurer qu’il y ait un bon roulement, puisque ça manquait vraiment, surtout entre les années 2010 à 2015. Je voulais être à l’écoute de ce qui se passe, et apporter une vision de développement axée sur le long terme », nous a expliqué le principal intéressé.

Des planches et des bleuets

La simple pratique du snowboard n’était pas suffisante pour Jasey-Jay, qui a voulu pousser sa passion jusque dans la conception, puis la fabrication de ses propres planches. Aujourd’hui, sa production artisanale se résume à une centaine de planches par année, toutes conçues et manufacturées de A à Z dans son atelier. « Quand j’ai commencé à fabriquer des planches, il n’y avait personne qui avait l’expertise pour le développement du type de planche que je voulais. Ça m’a donc amené à tout faire moi-même », explique-t-il.
Ne manquant pas de projets, le sportif entretient également une bleuetière. « Ça me tient de plus en plus occupé, en plus de la famille », résume le père de deux jeunes filles. « Je m’entraîne de 6 h à 9 h le matin, et le reste de la journée, jusqu’à 20 h, parfois 21 h ou 22 h, c’est du travail. »

Un deuxième sacre?

Malgré son horaire impressionnant, cet athlète atypique, aujourd’hui âgé de 41 ans, peut compter sur sa solide expérience obtenue au fil des années. « J’ai été conseillé par au moins une vingtaine d’entraîneurs dans ma carrière, et chacun a pu m’apporter quelque chose de différent. L’important pour moi, c’est de m’assurer d’avoir une bonne base l’été, puisque c’est ce qui me permet d’être en forme l’hiver. »
Pour la saison 2016-2017, Jasey-Jay est catégorique quant à son plan de match : « Je vise des podiums. Cette année, l’objectif numéro un c’est les championnats mondiaux. L’année prochaine, c’est les Olympiques », résume-t-il, en évoquant sans hésiter la médaille d’or.
Du reste, sa saison demeure encore à planifier. Son calendrier de coupe du monde est incertain, et il entend sacrifier quelques courses afin de tester ses produits. « Ça va dépendre des ressources financières. J’ai toujours pu compter sur l’aide de la station Mont-Tremblant. Je n’ai jamais eu de non, même si j’avais un projet particulier », explique l’athlète qui, malgré ses nombreux voyages aux quatre coins de la planète, est demeuré au fil des années très attaché à la région et à sa montagne natale.

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