(Photo : Simon Cordeau)
Vanessa Mallette est passée d'enseignante à ébéniste il y a 3 ans.

La Shop Authentique : Faire succès de tout bois

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Vanessa Mallette m’accueille dans son atelier, qui occupe maintenant tout le sous-sol de sa résidence de Sainte-Adèle. « C’est le chaos ! Au début, c’était juste le garage. » Tout a commencé avec la COVID, au printemps 2020. « J’ai fait des bacs à jardin. On avait juste ça à faire : faire pousser des légumes. Ma mère m’a dit : « Mets ça sur Marketplace ! » J’en ai vendus en masse. Et c’est parti comme ça. » Trois ans plus tard, Vanessa consacre tout son temps à sa petite entreprise : la Shop Authentique.

Avant, Vanessa était enseignante. « Le mois de mars arrivait. Je commençais à être à bout de ma job », confie-t-elle. Mais en travaillant le bois, elle se redécouvre une passion. « J’ai toujours aimé ça, fabriquer de mes mains. » Lorsque septembre revient, elle décide de ne pas prendre de contrat d’enseignement. « Et là, je cherchais un projet qui allait marcher et que j’aimerais faire. »

Nouveau métier : ébéniste

L’entrepreneure décide de faire une table, pour voir si elle peut la vendre. Mais avant, elle prend quelques cours d’ébénisterie, pour se perfectionner. « Je voulais savoir comment faire, selon les règles. Il y a plein de choses à respecter : les joints, les cernes du bois, etc. » En ligne, ses tables sont rapidement un succès. Bientôt, elle accepte de nouveaux projets. À chacun d’eux, elle apprend de nouvelles techniques, qu’elle ajoute à sa panoplie. « C’est l’expérience qui rentre. »

Rapidement, Vanessa doit se trouver des employés pour répondre aux commandes. Elle travaille aussi avec un sous-contractant, pour aider avec la conception de meubles. « Dans le garage, on commence avec le bois brut. On le travaille sur les machines et on le plane. Les morceaux sont collés en plateau. Après, ça va au sablage, puis au huilage », m’explique-t-elle en me faisant visiter son atelier.

Bois unique, meubles uniques

L’ébéniste utilise du bois écoresponsable : de l’érable piqué, ou ambrosia. « C’est de l’érable argenté qui a été attaqué par un insecte. » Pour freiner la propagation de cet insecte envahisseur, semblable à l’agrile du frêne, les arbres contaminés sont coupés. Mais on peut réutiliser le bois, m’explique Vanessa. « Et il y a un style. Ça fait des lignes. Ça rend le bois et la table uniques. C’est un de mes meilleurs vendeurs ! »

Elle a aussi commencé à faire des chaises sur mesure. « J’en vends déjà, et je n’en ai même pas fait la promotion », se réjouit l’entrepreneure. Bref, elle accepte à peu près tout ce qu’on lui propose, tant que c’est fait en bois. « J’adore les nouveaux projets. C’est ça qui me motive. Amenez-en, des « Fais-tu ça, toi ? » », lance-t-elle en riant. À terme, elle veut créer sa propre collection de meubles.

La Shop Authentique part du bois brut, écoresponsable, pour fabriquer ses meubles.

D’ailleurs, Vanessa a remporté le prix du « pitch » du Défi OSEntreprendre des Pays-d’en-Haut. « J’étais vraiment contente et fière de moi. Je n’ai pas peur de parler en public. Mais c’est le texte qui était difficile : se vendre sans avoir l’air arrogante. Je pense que j’ai réussi à être moi-même, à rester authentique. »

Grandir, mais pas trop

La pénurie de main-d’oeuvre rend toutefois difficile la croissance de la Shop Authentique. Pour aider avec les bacs à jardin, ça va. Mais pour des meubles plus complexes, c’est plus compliqué. « C’est vraiment difficile de trouver des personnes compétentes et à l’heure. Et pour trouver un ébéniste de métier, surtout quand tu es en démarrage d’entreprise, c’est dur de concurrencer avec les grands », raconte-t-elle.

Être à Sainte-Adèle, en région, complique aussi les choses, explique Vanessa. Lorsqu’elle embauche des employés, c’est elle qui les forme. « Je trouve des gens manuels qui aiment ça. Je leur montre. Et après, ils sont autonomes. »

À long terme, elle souhaiterait se concentrer davantage sur le côté entrepreneurial, pour faire grandir la Shop Authentique. « Mon plan, c’est d’avoir un chef-ébéniste dans l’atelier. Et moi, je ferai la gestion et les ventes. Mais sans trop grossir : pour appeler mes clients par leur nom. Ça, c’est la table de Sonia, celle de Rémi, etc. Ce n’est pas la commande 1001, 1002… »

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