L’escalade se démocratise, malgré la crise climatique

Par Aurélie Moulun

« Moi ce qui me plaît beaucoup c’est le côté psychologique de l’escalade. Et l’escalade, c’est 80 % de psychologie » - Dominic Asselin.
« Moi ce qui me plaît beaucoup c’est le côté psychologique de l’escalade. Et l’escalade, c’est 80 % de psychologie » – Dominic Asselin (Photo : Vincent Marcil)

Le guide de montagne et fondateur de l’entreprise Attitude montagne, Dominic Asselin, observe un regain d’intérêt envers ce sport considéré comme extrême par certains. Pourtant, à l’ère d’importants changements climatiques, l’escalade de roche est-elle en danger dans les Laurentides ?

L’impact de la crise climatique sur la pratique de l’escalade de roche dans les Laurentides n’est pas majeur d’après Dominic Asselin, propriétaire de l’entreprise située à Saint-Adolphe-d’Howard. « Ici, c’est plutôt l’instabilité de la météo qu’il faut surveiller. Cet été, à la suite des tempêtes, certaines parois ont dû être fermées pendant plusieurs jours », explique-t-il.

En faisant des expéditions à travers le monde, il observe que la situation est toutefois plus alarmante dans d’autres provinces du Canada. « À Squamish en Colombie-Britannique, depuis environ trois ans, il y a des parties de la paroi qui s’effondrent. Les experts disent que c’est lié aux changements climatiques et aux pluies torrentielles », détaille-t-il. Dominic Asselin ajoute d’ailleurs ne pas avoir vu d’effondrement de parois dans la région.

Il explique notamment que les impacts des changements climatiques sont plus visibles lors des expéditions d’escalade sur glace. « Ce que j’ai guidé comme expéditions, mon fils va les faire en randonnée », lance-t-il.

Un intérêt grandissant au Québec

Malgré cela, il observe une recrudescence de l’intérêt envers ce sport depuis 2020. « J’ai l’impression que l’escalade est en pleine expansion depuis qu’elle est arrivée aux Jeux olympiques », souligne-t-il. « Avant c’était vu comme un sport d’élite ou encore un sport inaccessible. Maintenant, on voit de plus en plus de salles d’escalade intérieures. Je pense que ç’a permis de démocratiser ce sport de façon générale au Québec », explique le guide de montagne.

Bien qu’il observe une augmentation de centres d’escalade au Québec, les Laurentides ne sont toutefois pas abondantes en ce type d’installation. « Nous on en a un petit. Autrement, le plus proche se trouve à Boisbriand », soutient-il.

Il n’est d’ailleurs pas convaincu que le public des Laurentides en soit un bon pour installer davantage de centres d’escalade intérieurs.

« Je pense qu’on a besoin de densification si on veut avoir plus de centres d’escalade. Je pense qu’on est un peu pantouflard dans la région. Les gens rentrent chez eux le soir et ils ont de la misère à sortir après », croit-il. Il explique que la proximité que l’on observe dans les grandes villes permet davantage de développer un intérêt pour ce type d’activité.

L’escalade et la confiance en soi

 D’après Dominic Asselin, le public gagnerait à s’intéresser davantage à ce sport. « Pour moi l’escalade ce n’est pas un sport extrême. Je pense qu’un sport extrême comporte une notion de perte de contrôle. Et l’escalade c’est le contraire. C’est un sport à risques, mais le but c’est d’apprendre à gérer ces risques-là », explique-t-il.

« C’est une activité qui nous expose à nos craintes, à nos peurs et au doute de soi. Ça nous force à les réapprivoiser, à sortir de notre zone de confort et surtout ça donne de la confiance en soi ! » Il raconte que lorsque l’on pense être incapable de grimper sur une paroi et que finalement on y arrive, il y a un grand sentiment de fierté qui se dégage.

D’ailleurs, l’escalade est un sport accessible à tous d’après Dominic Asselin. « C’est sûr que ça prend une certaine forme physique, une certaine agilité. Mais tout le monde peut tenter l’escalade. Il y a des niveaux de difficulté aussi. Donc plus le niveau est élevé, plus les risques sont élevés aussi. »

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