Mobilisation régionale : Les organismes communautaires ferment leur porte!
Par Valérie Maynard
À bout de ressources et de souffle, les organismes communautaires du Québec ont amorcé, à l’automne, une vaste campagne de mobilisation unitaire de l’action communautaire autonome qui unit les 4000 organismes, tous ministères d’attache confondus. Dans les Laurentides, plus de la moitié des 145 organismes répertoriés ont activement emboîté le pas.
« 70 organismes communautaires qui décident de participer activement à cette mobilisation, c’est important », estime Linda Déry, coordonnatrice du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) – basé à Saint-Jérôme, qui arrimera ses actions en appui et en complémentarité avec ce qui se fait au niveau national.
Trois grandes revendications sont au cœur de cette mobilisation : le rehaussement significatif du financement à la mission globale des 4000 organismes communautaires autonomes, de l’argent pour les organismes non financés et l’indexation des subventions à la mission globale; le respect de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire et la reconnaissance de l’action communautaire autonome comme moteur de progrès social; la fin des compressions dans les services publics et les programmes sociaux. Pour la seule région des Laurentides, on estime à au moins 17 millions de dollars le manque à gagner annuellement, et de 475 millions de dollars pour l’ensemble du Québec.
À l’échelle des Laurentides, plusieurs actions ont été menées par les organismes, dont une rencontre avec les députés provinciaux du territoire, le 7 novembre, pour faire connaître leurs besoins et « témoigner des impacts de l’austérité sur la population », détaille Mme Déry.
Portes fermées
Le 8 novembre, les organismes ont carrément fermé leur porte. « C’est notre façon de mettre notre situation sur la place publique. Les ressources humaines s’épuisent et les gens tombent malades. En fin de compte, ce sont les services qui diminuent », fait valoir Mme Déry.
Afin de symboliser la fermeture de leur porte, la délégation des Laurentides a profité de cette journée pour construire, littéralement, une porte. Sur un côté, on explique le rôle des organismes dans une communauté et, sur l’autre, les impacts subis par la population quand la porte est fermée. « C’est symbolique. On veut démontrer que lorsque les portes se ferment, l’espace dialogue n’existe plus. C’est ce que nous vivons depuis plusieurs années et encore plus depuis l’élection de 2014. »
Une vaste mobilisation régionale est prévue, ce mercredi 9 novembre, à la Place des citoyens, à Sainte-Adèle. Au moment de mettre sous presse, les organisateurs attendaient de 300 à 400 personnes.