René Derouin, un artiste sans âge

Par Valérie Maynard

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La maquette présentant l’œuvre murale de René Derouin. Photo : courtoisie
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Luc Brisebois, maire de la Ville de Mont-Tremblant, l’artiste René Derouin, Elizabeth-Ann Doyle, directrice générale et artistique de MU et Gilles Monfette, directeur des opérations du Casino de Mont-Tremblant, devant la bibliothèque Samuel-Ouimet où sera créée l’œuvre murale de René Derouin. Photo : Lucien Lisabelle

Il a soufflé ses 80 bougies au printemps dernier. Mais il préfère ne pas en parler. De toute façon, un artiste n’a pas d’âge. En fait, dit-il, l’artiste a l’âge de ses projets. Et des projets, l’artiste multidisciplinaire René Derouin en a plein les mains et plein la tête.

René Derouin trouve ses racines dans les Laurentides, à Val-David. Mais sa trajectoire va bien au-delà des frontières. Fondateur des Jardins du Précambrien, à Val-David, artiste engagé aux multiples réalisations, Derouin a réalisé une centaine d’expositions à travers le monde.
Présentement, Derouin mène deux expositions de front : Rapaces et Les derniers territoires. « Je dis souvent à ma femme : ‘‘Si on n’a pas de projet, on n’a pas d’avenir!’’ », confie-t-il. Et des projets, René Derouin en a plein la tête. « Au moins jusqu’en 2019 », lance-t-il. Sans compter ses voyages à venir au Mexique et en Italie, notamment.
Présentée à Québec au printemps dernier, l’exposition Rapaces rassemble les œuvres récentes de René Derouin, fruit de son observation de la nature et de la société actuelle.
De la rapacité de la société actuelle. « Depuis des années, je vais souvent au Mexique. Le matin, très tôt, je vais à la plage, observer les pêcheurs qui lancent des petits poissons aux oiseaux », raconte-t-il. À force de les regarder, l’homme a compris l’interdépendance des oiseaux entre eux, et maintenant avec les pêcheurs. Il compare leur comportement à celui de la société actuelle. « Nous sommes devenus une société rapace, avec une fraction de gens qui exploitent l’autre comme au Moyen-Âge.
On vole les citoyens, on vole l’État et on crée des politiques d’austérité. C’est inacceptable. » Fragmentations, rapacité dans un monde en mouvement… telle est la réflexion de Derouin sur la société actuelle.
L’exposition Rapaces sera présentée à Montréal, à la Galerie Éric Devlin, du 8 septembre au 2 octobre et, à Ottawa, à la Galerie Jean-Claude Bergeron, du 14 octobre au 6 novembre. René Derouin signe également un livre Rapaces, dont le lancement est prévu le 20 octobre, au Consulat du Mexique, à Montréal. Le livre sera disponible en français, en anglais et en espagnol.
Parallèlement, le Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke présente, jusqu’au 25 septembre, l’exposition Les derniers territoires. L’exposition se poursuivra à la galerie Montcalm de Gatineau, du 13 octobre au 22 novembre et au Centre culturel de Rouyn-Noranda, du 2 décembre au 5 mars 2017.

Murale à Mont-Tremblant

Autre projet, celui d’une murale, ou plutôt d’une œuvre d’art globale présentement en cours de réalisation sur la rotonde de la bibliothèque de Mont-Tremblant et dont la conception porte la signature de René Derouin. Il s’agit d’un projet unique de la Collection Loto-Québec, conçu et réalisé en partenariat avec René Derouin, l’organisme MU et la Ville de Mont-Tremblant. L’œuvre murale s’intitulera La volière de Mont-Tremblant. « C’est une œuvre globale parce qu’elle intègre la poésie de Pierre Morency, la musique et l’art. J’y ai aussi intégré l’oiseau symbolique de Mont-Tremblant, le pic mineur », explique M.
Derouin qui a aussi préconisé l’aménagement d’un sentier avec des bancs publics et un système de son qui diffusera le chant des oiseaux.
La murale sera inaugurée lors des Journées de la culture, à la fin du mois de septembre.

Les Jardins du Précambrien

Difficile de parler avec René Derouin sans au moins aborder l’avenir des Jardins du Précambrien, dont le site a été mis en jachère l’an dernier et fermé depuis cet été, après 20 ans d’existence. « On ne pouvait pas continuer. Les politiques d’austérité du gouvernement nous ont fait mal et nous devons refaire notre plan d’affaires. Il faut repenser le fonctionnement, trouver et préparer la relève et réfléchir à tout ça », lâche-t-il.
La décision de fermer le site, dont la notoriété attirait des milliers de visiteurs et dont les retombées pour Val-David et la région se chiffraient à quelque 2,5 millions de dollars par année, n’a pas été facile à prendre, mais somme toute nécessaire pour la suite des choses.
Pour en savoir davantage sur l’artiste René Derouin, rendez-vous sur son site Web : renederouin.com.

1 commentaire

  1. Je me suis rendu à Sherbrooke admirer l’exposition «Les derniers territoires» et le détour m’en a mis plein la vue et m’a laissé des souvenirs d’un homme au talent et aux intuitions multiples. Passez, vous en sortirez avec une connaissance plus grande de l’artiste M. Derouin. Que dire du volume? Il en vaut le coût.

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