MARTHA WAINWRIGHT –
Par Journal Accès
Fille des légendes du Folk Kate McGarrigle et Loudon Wainwright, sœur du bien-aimé auteur-compositeur Rufus Wainwright, et nièce d’Anna McGarrigle qui chantait en duo avec sa sœur, Martha a été immergée dans la musique dès son enfance. En tournée comme sur scène avec ses parents, cet univers n’a pas grand secret pour elle. Elle se démarquera toutefois avec un style unique qu’elle présentera d’une voix irrésistible. Rencontre avec une artiste qui met ses tripes sur la table à travers son art.
Fille de…, sœur de…,
pas facile de se démarquer
Martha?
Mon influence musicale est Folk c’est sûr, mais mes chansons sont très autobiographiques. Elles reflètent qui je suis et ce que je vis. Les gens se reconnaissent à travers mes mots, mes histoires, raconte Martha Wainwright dans un français impeccable.
Voulez-vous bien me dire ce qui s’est passé dans votre vie pour que vous écriviez la chanson Bloody Motherfucking Asshole, en 2005?
J’étais une jeune femme révoltée à ce moment-là et j’ai écrit cette chanson suite à une dispute familiale. J’étais
en colère. Il était important pour moi de démontrer que fille et femme ne résonnent pas nécessairement avec jolie et sage. Je me suis exprimée!
(La chanson récoltera des critiques élogieuses et des acclamations du milieu.)
Seriez-vous un peu le mouton noir de la famille?
Disons que j’ai commencé à écrire des chansons parce que j’avais des choses à dire, à raconter. Mon écriture est le reflet de ma vie et de qui je suis. C’est ma signature et c’est devenu ma marque.
Pourquoi avoir chanté et
enregistré du Piaf?
D’abord parce qu’Édith Piaf me fascine depuis que j’ai 8 ans, et parce que je désirais travailler avec ce réalisateur qui me suggérait ce projet. J’ai aussi ressenti des liens avec cette chanteuse légendaire. J’ai chanté plusieurs chansons méconnues de son répertoire. L’album a été enregistré live parce que tout était dans l’ambiance. Cette expérience m’a influencée. Ça a changé ma façon d’être sur scène.
Quel est votre lien avec les
Laurentides?
La maison que mon grand-père a bâtie en 1946 est à Saint-Sauveur. Nous y venons depuis l’enfance. Et ma mère (Kate McGarrigle) qui y a grandi, est enterrée à Saint-Sauveur. J’y viens
régulièrement. C’est la maison familiale.
On dit de votre dernier album Come home to Mama, qu’il vous représente le mieux. En quoi?
Ma mère est décédée la même année que je donnais naissance à mon premier enfant. Je me suis sentie submergée par des sentiments contradictoires de joie et de colère. Mes chansons sont parfois puissantes, agressives, mais elles reflètent bien le chemin emprunté jusqu’à maintenant. C’est le point
culminant de toutes mes expériences de vie à ce jour. Tout a changé dans ma vie cette année-là. Ce disque
représente bien cette étape et la raison pour laquelle j’ai commencé à écrire des chansons. J’ai créé ce disque alors que je perdais ma mère, et que j’en devenais une. Deux choses que je n’avais jamais vécues avant. C’était un nouveau départ.
Après la tournée qui se terminera au Québec, y-a-t-il des projets?
Je fais partie d’une série qui se prépare actuellement avec le réseau HBO et dans laquelle je tiens le rôle d’une chanteuse, et l’écriture d’un nouvel album est en cours. Tout ça entre ma vie d’artiste et de mère.