OLIVER JONES Le lion de l’ivoire au Festi Jazz Mont-Tremblant

Par Journal Accès

Porteur du flambeau jazz depuis le décès de son ami d’enfance Oscar Peterson, il sera au cœur de la fête célébrant le 5e anniversaire du Festi Jazz Mont-Tremblant.

Né dans le quartier Saint-Henri en 1934, Jones plonge dans la musique avant même de commencer l’école. «À la fin des années 30, c’était le temps du boogie-woogie, j’ai commencé à jouer du jazz avant de débuter mes études en musique classique à sept ans, commente le pianiste émérite. On

venait de déménager à quinze portes d’Oscar Peterson et je l’ai vu jouer pour la première fois à cinq ans, à la Union United Church au coin d’Atwater et de la rue Delisle. Il jouait du swing et j’étais vraiment fasciné par ce qu’il faisait».

Le géant Peterson a ainsi une influence

déterminante sur lui. «Sa technique était merveilleuse. Plus tard, j’ai mieux assimilé ses structures harmoniques et la façon qu’il avait d’improviser à un niveau supérieur. Sa liberté quand il jouait et son succès m’impressionnaient beaucoup. Quand j’ai eu 8 ans, j’ai demandé à sa sœur Daisy comment je pourrais apprendre à jouer comme lui. Mes études classiques m’ont énormément aidé car il faut posséder une technique solide».

Après avoir connu l’âge d’or des boîtes de jazz montréalaises, Oliver Jones s’installe à Porto-Rico dans les années 60 pour jouer à l’hôtel Americana neuf mois par an. Lorsque son contrat est modifié pour n’occuper la scène que par tranches de trois mois, il décide de rejoindre sa femme et son fils revenus vivre à Montréal.

Vers la renommée mondiale

Les planètes sont alors formidablement

alignées pour lui: à son retour, en 1980, l’université McGill lance son programme d’études en jazz et le recrute comme professeur et le Festival International de Jazz de Montréal prend son envol. Jones y participe à chaque année et devient le jazzman

canadien le plus en vue. «J’ai joué en solo, en duo, en trio, avec des orchestres symphoniques, de big band, des chorales… J’ai aussi eu la chance de faire la première partie de plusieurs légendes comme Ella Fitzgerald,

Sarah Vaughan et Tony Bennett».

Également pianiste attitré du défunt bar Chez Biddles durant les années 1980, Oliver Jones prend sa retraite en 1999, mais il

remonte sur scène dès 2004 pour jouer en compagnie d’Oscar Peterson à l’occasion du 25e anniversaire du FIJM. Depuis, il continue d’enregistrer des disques et donne encore de 50 à 70 concerts par an pour

répondre à la demande populaire.

À l’aube de ses 78 ans, il garde l’esprit

léger mais avoue que préserver la souplesse de ses dix doigts demande «de l’entretien»: «Quand je sens des difficultés, je retourne à des exercices classiques, je fais beaucoup de gammes. Avec l’âge, ma façon de jouer change, il y a des pièces que je ne joue plus à la même vitesse, mais j’utilise une approche différente qui me permet d’y mettre plus d’émotion».

Monsieur Jones retournera en studio en octobre pour enregistrer un nouvel album qui sortira en 2013. Entre-temps, son désormais classique Yuletide Swing, paru en 1994, continue de figurer parmi les meilleurs vendeurs chaque automne, à l’approche du temps des fêtes. Conscient de cette popularité, il n’écarte pas la possibilité de répéter l’expérience prochainement.

Après quelques apparitions au Festival des Arts de Saint-Sauveur vers la fin des années 2000, Oliver Jones vient jouer pour la

première fois au Festi Jazz Mont-Tremblant, où il sera la vedette invitée pour l’événement spécial marquant le 5e anniversaire du festival.

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