VINCENT VALLIÈRES
Par Journal Accès
L’archétype de l’artiste tourmenté ne lui colle pas du tout. Il a la santé, trois enfants, une vie de famille et son succès lui donne maintenant les moyens de ses ambitions.
Le sympathique rouquin a beau compter plusieurs succès rythmés dans son répertoire, l’immense succès de sa chanson On va s’aimer encore a fait de ce folksinger le troubadour de l’heure. Quand il entonne sa ballade à la fin de ses spectacles, des centaines de bras brandissent leurs cellulaires dans la salle. Vallières avoue avoir été dépassé par ce succès inattendu. «Des enfants de six ans autant que des personnes de 85 ans m’en parlent» a-t-il déclaré au quotidien La Tribune. La chanson a servi à faire vendre une marque de céréales, mais elle est surtout devenue incontournable dans les mariages comme dans les funérailles. «C’est un honneur et la plus belle destinée qu’une chanson peut avoir. Et je ne me tanne pas de la chanter parce que je repense au moment où je l’ai écrite, à une période très précise de ma vie» poursuit-t-il.
La naissance d’un hymne
Cette chanson, il l’a écrite d’une seule traite, un soir où il écoutait un vieux disque de Hank Williams. C’est un élan du cœur, sans artifices, dont la pureté ne trompe pas. Si bien que dès la sortie de son 5e album Le monde tourne fort, à la fin de l’été 2009, le public la fredonnait avec lui dans ses spectacles. Ce n’est pourtant qu’à la fin de 2010 que la chanson sort en single, connaissant un succès foudroyant et propulsant les ventes de l’album à plus de 80 000 exemplaires, avec un vidéoclip vu plus d’un million de fois sur YouTube. En octobre 2011, On va s’aimer encore remporte le Félix de la Chanson de l’année et celui du Vidéoclip de l’année. «Je ne m’attendais pas à autant de succès, affirme-t-il alors dans Le Journal de Sherbrooke. D’ailleurs je me suis obstiné avec ma compagnie de disques parce que je ne voulais pas sortir cette ballade en extrait. Je trouvais qu’elle était trop lente et je n’étais pas certain qu’elle cadrait dans le style des radios commerciales». Devant son succès monstre, il ajoute dans une entrevue accordée à La Tribune : «je la trouvais trop personnelle dans le contexte actuel où tout va trop vite. Avec le recul, je m’aperçois que la chanson parle d’une sécurité dont on a besoin dans le rythme accéléré de nos vies. Croire en la pérennité d’un amour donne un sens dans le quotidien».
Le valet de coeur
À la demande populaire, Vallières a repris la route. Il prépare de nouvelles chansons, mais pense aussi à composer des musiques de film, écrire pour d’autres interprètes et, pourquoi pas, écrire des nouvelles ou un roman. Son succès lui a surtout apporté la liberté de choix. «Je suis rendu à un point dans ma carrière où je peux me payer le luxe de dire non à certains engagements, ce que je ne pouvais pas faire avant. J’ai fait plusieurs sacrifices dans le passé pour arriver à avoir une situation intéressante dans ma carrière», a-t-il confié au Journal de Montréal. Et plutôt que de lorgner du côté de la France, il préfère la quiétude de la vie familiale. «Je n’ai pas ce désir d’aller briller en Europe, ce n’est pas une finalité pour moi. J’ai vu des gens s’épuiser en tentant le coup. Ça ne m’intéresse pas». Après un exil de quelques années à Montréal, le jeune papa maintenant trentenaire est retourné vivre dans les Cantons de l’Est. Sa popularité n’a pas entamé sa simplicité. Il se trouve chanceux d’avoir grandi dans une famille remplie d’amour, valeur qu’il entretient auprès de sa blonde et de ses trois enfants. «Je constate que beaucoup de gens autour de moi veulent se marier et avoir des enfants. Je ressens un désir de vieillir ensemble. On a tous ce rêve-là, de vieillir avec quelqu’un, que ça demeure, que nos histoires d’amour et d’amitié demeurent significatives au fil des années, des décennies», a-t-il résumé dans le Journal de Montréal.
C’est l’évidence même que Vincent Vallières, on va l’aimer encore, et encore longtemps.