(Photo : Nordy)
Le terrain accidenté et abrupt de M. Bibeau laisse peu d’emplacements où déplacer sa résidence.

400 000 $ pour déplacer sa résidence

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Étienne Bibeau avait jusqu’au 30 septembre pour soumettre un plan à la Ville de Saint-Sauveur pour déplacer sa résidence. Si la Ville accepte son plan, l’opération commencera au printemps prochain, et pourrait coûter 400 000 $ à M. Bibeau.

Comme nous le rapportions en mars dernier, la maison de M. Bibeau a été construite dans une pente de 44 %, selon les arpenteurs de la Ville, alors que le règlement municipal permet de construire dans une pente allant jusqu’à 25 % inclinaison maximum. Après avoir perdu en cour d’appel, M. Bibeau avait jusqu’au 30 septembre pour s’entendre avec la Ville sur les modalités de déplacement de sa résidence, sans quoi celle-ci serait démolie.

« Oui, le « plan de match » de M. Bibeau a été déposé à la Ville. Il est présentement en cours d’analyse. C’est une situation particulière, et ce n’est pas quelque chose qu’on fait régulièrement, donc on veut s’assurer que le « plan de match » respecte la réglementation, tant concernant l’urbanisme que l’environnement », nous confirme Me Marie-Pier Pharand, greffière et directrice des Services juridiques de la Ville de Saint-Sauveur.

Crédit : Nord

Une décision devrait être rendue plus tard ce mois-ci. « On essaie d’être le plus diligent et le plus prudent possible. Une fois que tous les partis se seront entendus, on va retourner devant les tribunaux pour faire homologuer la transaction. On va dire au juge : « Vous avez rendu un jugement. Nous, on s’est entendus, et on veut que la cour en prenne connaissance » », explique Me Pharand.

Incompréhension

Si le plan de déplacement est jugé « raisonnablement viable » par la Ville, M. Bibeau pourra procéder. Il estime que cela pourrait lui coûter 400 000 $ pour sauver sa résidence. « Je suis en attente. J’ai fait toutes les démarches », raconte-il.

Ce qui l’inquiète, c’est qu’il a tracé un fossé plus bas sur son terrain, afin de canaliser l’écoulement des eaux de la montagne. Toutefois, la Ville considère qu’il s’agit d’un ruisseau, ce qui pourrait compliquer le choix d’un nouvel emplacement pour sa résidence.

M. Bibeau comprend que la Ville devait éviter un précédent, mais maintenant que la cour a donné raison à la Ville, il ne comprend pas pourquoi il doit absolument déplacer sa résidence. « Qui gagne, là-dedans? », se demande-t-il. « Je suis vraiment déçu. Je regarde les environs, sur le chemin du Lac-Millette, il y a des gros promoteurs. Eux ont le droit de faire ce qu’ils veulent : couper des arbres, défigurer la montagne… Au Sommet de la Marquise, il y a des gros remblais de roches. » M. Bibeau aurait préféré installer un muret ou niveler le terrain autour de sa résidence : tout pour éviter ce coûteux déplacement.

Vendre et partir

Si M. Bibeau et la Ville s’entendent, le déplacement de la résidence est prévu pour le printemps prochain. « Tous les corps de métier sont réservés pour début avril, après la fonte des neiges. » M. Bibeau espère que le déplacement et les finitions associées pourront ensuite être terminés avant la fin de l’année 2022. Il compte ensuite quitter Saint-Sauveur.

« L’échéancier fait que je pourrai mettre une belle pancarte à vendre à partir de la fin décembre 2022. Je veux juste tourner la page, payer la banque, et m’en aller le plus loin possible de Saint-Sauveur », confie M. Bibeau.

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