A.P.E.L.S. à la rescousse du lac des Sables

Par marjorie-roy

«Le temps presse pour sauver le Lac des Sables! Les citoyens et la ville doivent agir immédiatement», affichent les membres de A.P.E.L.S., l’association pour la protection du lac des Sables, lors de leur assemblée annuelle.

Une cause qui les tient à cœur et qui devrait être inévitable pour les citoyens de Sainte-Agathe-des-Monts.

Qu’est-ce que A.P.E.L.S. ?

A.P.E.L.S est une association créée par quelques riverains du célèbre lac des Sables de Sainte-Agathe dans le but de venir en aide à la santé de ce cours d’eau. Comprenant 175 membres et mis sur pied il y a plusieurs années, A.P.E.L.S. n’est que potentiellement reconnu par la ville que depuis 2008. Cette association a comme mission de défendre et protéger l’écologie et le patrimoine de ce lac, d’encourager le respect de la nature et la tranquillité de cette étendue d’eau tout en représentant les enjeux et intérêts environnementaux du lac auprès des instances municipales. Une vingtaine d’Agathois étaient présents lors de la dernière assemblée annuelle afin de comprendre l’état actuel du lac et de la sorte agir tous ensemble pour remédier à la situation. Jean-François Bienvenu, de l’École de voile du lac des Sables, avoue que le lac est primordial à son métier et que «comme plusieurs commerçants du coin, j’ai besoin de ce lac!».

Des résultats à prévoir

Afin de remplir leur mandat de protéger le lac des Sables, un incontournable de la ville de Sainte-Agathe, A.P.E.L.S. a mandaté la firme de consultation en environnement Biofilia dans l’optique de réaliser une étude exhaustive sur le lac. Un projet de grande envergure, totalement financé par la contribution des membres et de nombreux donateurs, qui a donné de tristes résultats. Selon l’analyse biologique du lac des Sables, cette étendue d’eau serait rendue à mi-chemin entre une situation idéale et désastreuse. Une préoccupation maintenant beaucoup plus sérieuse et alarmante que les années passées. L’entourage immédiat du lac des Sables serait la cause majeure du vieillissement prématuré de ce lac. Toujours selon l’étude menée par Biofilia, 42% des rives seraient dégradées par l’action des humains et 66% de la zone urbaine de la ville se situeraient dans un rayon de 300 mètres autour du lac. De plus, huit égouts pluviaux analysés se déversant dans le lac des Sables dépasseraient de manière importante les normes de pollution permises (phosphore, turbidité, MES, coliformes fécaux, DBO%…) et ce, surtout en temps de pluie. Ces éléments pollueurs additionnés à l’utilisation des pesticides par les citoyens ainsi que la vitesse de certaines embarcations nautiques lorsqu’elles sont à 30,5 m de la rive ne font qu’aggraver la situation actuelle. Étant donné qu’aucun retour en arrière n’est possible, Gilles Massicotte, directeur général de A.P.E.L.S., est effrayé de la condition de ce lac et affirme que «les gens ne voient pas l’ampleur de cette dégradation, car elle ne se voit pas à l’œil nu». Toutefois, la perte d’un lac est notamment possible et Pierre Robillard, membre du comité technique, se souvient de l’exemple par la perte du lac des Français il y a quelques années alors qu’il demeurait à Joliette: «La situation peut devenir irrécupérable si nous n’agissons pas à temps».

Pas une priorité pour la ville

Malgré que la ville semble s’impliquer davantage dans les projets d’A.P.E.L.S., Gilles Massicotte avoue que le lac devrait être l’une de leurs priorités soutenant qu’il est l’une des principales attractions de la ville de Sainte-Agathe. Toutefois, n’ayant aucune subvention gouvernementale, Grant Mackenzie, conseiller municipal, atteste que la ville a beaucoup de pain sur la planche avec le site de neige usée et que celui-ci est en tête du palmarès des urgences. Monsieur Mackenzie, prétend par contre que la ville changera éventuellement un égout pluvial chaque année afin que les 8 égouts pluviaux analysés deviennent conformes aux normes, si le budget le permet. AP.E.L.S. ne peut pas agir seul et doit avoir un soutien financier municipal pour passer à l’action. Monsieur Massicotte admet que si la ville ne prend pas en charge le lac des Sables, la situation ne sera perdue d’avance. Les deux partis doivent inévitablement travailler en équipe.

Recommandations

Les membres d’A.P.E.L.S tiennent énormément à la santé du lac des Sables et invitent tous les citoyens à faire de même. Ils soutiennent que des petits gestes tels que l’arrêt d’utilisation de pesticides et d’insecticides peuvent être un grand pas pour un futur vert. A.P.E.L.S. recommande aux résidents ainsi qu’à la ville de reboiser rapidement les rives du lac, de corriger les apports de polluants provenant des égouts pluviaux et affluents, de remplacer les installations septiques non conformes et de prioriser le développement durable. Un appel à l’aide qui nous concerne tous!

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