À quand le recyclage pour les commerces?
Par Thomas Gallenne
Carrefour du Nord
Des milliers de bouteilles en plastique allant à l‘enfouissement chaque année au lieu d’être récupérées et valorisées, on pourrait penser que ces gestes ne sont plus acceptables socialement. Et pourtant, c’est ce qui à cours au Carrefour du Nord à Saint-Jérôme. Une situation qui a interpellé un client d’un commerce du centre.
Stéphane Huot s’entraîne dans un centre de conditionnement physique bien en vue du centre commercial. Comme de nombreux membres de ce centre, il se désaltère en utilisant des bouteilles d’eau en plastique. «J’ai demandé à les recycler et je me suis fait répondre qu’on ne pouvait pas», explique-t-il, interloqué. Selon ce qu’il s’est fait dire par les gestionnaires du gym, ces derniers auraient approché la direction du centre commercial pour obtenir des services de récupération de matières telles que le papier et le plastique. «Mes prédécesseurs ont fait plusieurs démarches auprès de la direction du centre commercial pour avoir ce genre de service, et se sont fait dire que le centre commercial n’en fournissait pas», confirme la direction du centre de conditionnement physique.
À la base des bons comportements liés à l’environnement, la réduction à la source est en première place, devant le réemploi, et le recyclage. Idéalement, la valorisation et l’élimination arrivent en dernière solution. Dans la même logique, ceux qui ont soif, pourraient boire directement à la fontaine d’eau, ou en utilisant des contenants durables. «On a des distributrices d’eau courante mais les gens aiment bien avoir leur bouteille d’eau avec eux et ils peuvent s’en procurer dans une distributrice» poursuit la directrice du centre de conditionnement physique.
Des services déjà payés
À la Ville de Saint-Jérôme, on se dit surpris d’une telle situation. «La plupart des commerces de la ville sont desservis soit par un conteneur, soit par un bac de recyclage», confirme Brigitte Leconte, technicienne en bâtiment et matière résiduelle, au service de l’environnement. Si le bac ne contient que 360 litres, la capacité des conteneurs varie entre 2 et 40 verges-cube. «On compte plus d’une centaine de conteneurs commerciaux sur notre territoire, et le service est compris dans les taxes», ajoute Mme Leconte. Pourtant, lorsque le commerçant du Carrefour du Nord s’est renseigné auprès du gestionnaire du centre commercial, il s’est fait répondre de faire affaire avec une entreprise privée pour récupérer les bouteilles en plastique. «Nous rencontrons deux firmes de récupération cette semaine» a confirmé la direction du centre de conditionnement physique. Pourtant, la Ville pourrait offrir ce genre de services. «On pourrait fournir quelques bacs de recyclage qui seraient disposés en avant du commerce, et je pourrais demander à mes camions de venir les ramasser», souligne Mme Leconte. Cependant, si le volume de bouteilles en plastique nécessite l’usage d’un conteneur, cette solution est-elle envisageable? «Des conteneurs ont été installés en bordure d’autres centres commerciaux, précise Brigitte Leconte. Cependant, ils sont barrés à clé pour éviter que des gens mettent n’importe quoi dedans.»
Un plan pour recycler
La nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, accompagnée de son plan d’action 2011-2015 a établi l’objectif de recycler 70% du papier, carton, plastique, verre et métal.
À l’instar de la Ville de Saint-Jérôme, le Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CREL) se dit surpris de cette situation. «Ont-ils appelé la ville?» se demande Yann Godbout, chargé de projet en développement durable à l’organisme régional basé à Saint-Jérôme. Ce dernier accompagne les industries, commerces et institutions à adopter de bonnes pratiques.
Un rapide tour de quelques commerces de restauration implantés dans le centre commercial, a permis de constater que le volume des contenants en plastique est minime. Plusieurs contenants de boissons avec bouchons ou à remplissage unique (CRU) sont consignés. En revanche, le carton est récupéré dans des conteneurs. Au moment de mettre sous presse, le directeur du Carrefour du Nord Christian Deslauriers était en congé et personne n’était autorisé à commenter.