Alcool au volant: des lendemains de veille qui frappent
Par nathalie-deraspe
La moitié de tous les tests d’alcoolémie effectués au Québec chaque année affichent plus du double d’alcool que la limite permise. Encore aujourd’hui, le tiers des collisions mortelles sont dues à l’alcool. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation, force est de constater que le message ne passe pas.
«Nous sommes plus de 4,5 millions de québécois à détenir un permis de conduire. Nous parcourons 85 milliards de kilomètres par an. L’Institut national de la santé publique (INSP) indique que 86 % des hommes et 77% des femmes de 15 ans et plus disent consommer de l’alcool. Faites le calcul», lance la porte-parole de la Sûreté du Québec spécialisée en sécurité routière, Manon Geignard. Même si le nombre d’arrestations semblent diminuer avec les années, il reste les irréductibles. «Dès le moment où les gens se demandent s’ils ont trop bu, c’est qu’ils devraient donner leurs clefs à quelqu’un d’autre», précise la sergente. Il faut compter 5 heures pour éliminer 70 millilitres d’alcool dans le sang, soit 10 de moins que la limite permise pour circuler sur les routes, rappelle-t-elle. De plus, moins un individu est en santé, plus il lui faudra de temps pour dissiper les effets de l’alcool sur son organisme. «J’ai vu des gens qui ne passent pas le test de détection même le lendemain de veille!» Les données indiquent que depuis janvier dernier, plus de 330 incidents reliés à l’alcool sont survenus sur le territoire des Laurentides. Ceux-ci ont fait une vingtaine de blessés et un mort. Plus de la moitié (172) des arrestations impliquent des chauffards interceptés sur la route. «Cette semaine on vérifiait les pneus d’hiver et on a arrêté quelqu’un en état d’ébriété à 10h45 le matin. C’est décourageant», lance le sergent Benoît Richard. Les effets de l’alcool ont d’autres aspects insidieux. Légèrement ivre, la personne au volant a tendance à rouler plus vite et néglige de boucler sa ceinture. «Notre bilan serait moitié moins élevé si toutes les victimes s’étaient attachées», conclut Manon Geignard.