Aller au bout de ses rêves est sa raison d’être
Par Martine Laval
Mélanie Jolicoeur
Parce que son père a combattu le cancer pendant 10 ans, Mélanie Jolicoeur, 33 ans, a appris par l’exemple, ce que l’altruisme signifiait. De ça elle tire sa leçon.
Normand Jolicoeur, s’est servi de sa lutte contre la leucémie pour laquelle il a reçu 250 traitements de chimiothérapie et 300 transfusions de sang, pour tenir pendant trois ans, la chronique Le courrier de Normand dans le Journal de Montréal pour lequel il travaillait en tant que photographe.
Par ce médium, il est venu en aide, a soutenu, a rassuré, a expliqué l’état des choses et encouragé ses lecteurs dans leurs situations personnelles, par des mots et des gestes concrets. Cette démarche lui a permis de se sentir utile pour la cause et de faire avancer l’état des choses en ce domaine de la santé. Toute une leçon de vie pour la jeune Mélanie qui accompagne son père dans toutes ses démarches.
«Ce n’est pas parce que la maladie nous condamne qu’on n’a rien à offrir, explique Mélanie. Mon père disait que d’apprendre à accepter et mieux comprendre sa maladie avec un esprit ouvert et fort, lui a permis de repousser les limites. Il est ainsi tombé en rémission. La condamnation a été repoussée. La tête c’est fort! disait-il.»
Cette entraide a été un projet aussi bien pour lui que pour sa fille Mélanie qui a transposé cette philosophie dans son monde. Plus rien ne l’arrête désormais. Où qu’elle soit, quoi qu’elle fasse, Mélanie tend la main, ouvre son cœur, croit et fait confiance en la vie tout en propageant la nouvelle qu’intérieurement se trouve la force nécessaire pour surmonter les obstacles et réaliser sa vie.
Par le biais de la danse qui l’a sauvée d’un épisode d’adolescence rebelle, la jeune femme a ouvert son studio avec Emmanuelle, sa meilleure amie et partenaire de danse. Malheureusement, la mort rôdant autour d’elle, Mélanie a une fois de plus accompagné cet être cher dans la maladie, jusqu’à la mort. L’histoire se répètera plus d’une fois autour d’elle et chaque fois Mélanie ira de son cœur et de sa compassion pour aider.
Alors qu’elle fréquente la maladie, les hôpitaux, la mort, Mélanie entend des paroles de regret telles que: «J’aurais donc dû. Si j’avais su. J’aurais aimé faire ça…» Elle décide donc de faire de sa vie une existence, où obstacles et limites seront repoussés.
Par le biais de son studio Projection Danse à Saint-Jérôme, Mélanie aide les jeunes à se réaliser, à voir plus loin. Elle les écoute, les encourage, les aide à croire en eux et en leurs talents, afin de s’accomplir par l’art. «Le meilleur outil est en nous!», affirme-t-elle à qui veut bien l’entendre.
Certains jeunes qui fréquentent son studio ont envie de créer, d’enseigner. «Pourquoi pas? lance-t-elle spontanément. Il faut savoir laisser la chance aux autres, passer le flambeau. Il faut aller au bout de ses rêves! Pour moi c’est ça!… On pourrait en parler longtemps…»
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