Anxiété sportive : Dosage et variété gardent les jeunes heureux

Par Luc Robert

DOSSIER SANTÉ MENTALE

Même s’il existe moins de spécimens intimidants dans le cercle des entraîneurs de hockey, plusieurs jeunes éprouvent tout de même de l’anxiété à vivre avec la pression rattachée au sport.

Au hockey mineur, les aspirants à l’élite placent souvent la barre très haute. « Il y a des jeunes qui sont performants de nature et qui visent le BB ou le AA. Certains se motivent de cette manière. Mais de l’autre côté, l’entraîneur a aussi un rôle à jouer pour éviter la pression inutile. Les jeunes devraient tous prendre leur tour régulier jusqu’aux rangs juniors. Amuse-toi ! Il ne devrait pas y avoir des coupures de banc, d’unités spéciales pour les avantages et les désavantages numériques », réfléchit tout haut Luc Constantineau, ex-entraîneur Atome BB et père de deux hockeyeurs.

Il se félicite que les entraîneurs autoritaires soient de moins en moins en vogue. « Un entraîneur trop agressif se fait apostropher. Il y a eu des cas ailleurs et les répercussions sur les jeunes vont jusqu’à l’extérieur de la glace. Laissez les enfants se développer. Il y a un milieu à faire entre le coaching motivateur et celui technique. C’est plus qu’une question de X et de O au tableau. Quand un jeune gaffe, l’approcher plus tard pour parler d’ajustements, sans lui taper sur la tête, aide. Tu viens à connaître la personnalité de chacun et la façon de leur inculquer des notions de manière positive », a-t-il plaidé.

L’approche

Pour sa part, Antony Charbonneau a dirigé le Midget espoir et des bantams à Saint-Jérôme. À 27 ans, il est bien branché avec les jeunes, grâce à ses 10 années de coaching derrière la cravate.

« J’ai joué pour les Sélects du Nord et pour les Couguars juvéniles. Ce furent les moments les plus plaisants dans ma vie. Il y a d’excellents bénévoles derrière le banc, avec de l’encadrement. Les coachs rémunérés sont également sur la coche au hockey scolaire. Le problème vient souvent de la pression des parents : le discours que le jeune subit dans la voiture au retour à la maison. Entendre qu’un jeune est obligé de courir à 5 heures du matin ou de faire du surtemps en soirée après les pratiques, c’est trop. Il faut doser les attentes », a-t-il suggéré.

Très occupé à son Centre AC Sport, M. Charbonneau préconise une approche différente pour éviter le décrochage. « Il faut écouter le jeune et ses émotions. À l’adolescence, ils ne veulent pas de déception, mais savoir vite s’ils sont confirmés ou non dans l’équipe. Certains sont prêts à tout pour percer, mais d’autres jouent avec leurs amis. Se faire crier après, ça ne leur tente pas. »

Même pour ceux qui veulent pratiquer du hockey mur-à-mur l’été, il faut aussi des pauses mentales. « Avec les sélections au printemps, pour former les équipes de l’automne suivant, un problème a été réglé. Ceux qui veulent relaxer l’été peuvent le faire. Même à nos camps estivaux, des parents se disent déçus que les jeunes n’aient pas cinq heures d’intensité sur la glace. Je modère alors les attentes. Pour leur bien mental, l’été, on jouera au kickball, au soccer et au baseball par plaisir. Il y a le hockey, mais il faut aussi varier la recette. »

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