Après 77 ans d’existence
Par Michel Bureau
La Sapinière ferme ses portes
Une véritable institution dans les Laurentides, l’hôtel la Sapinière, a annoncé la semaine passée qu’elle fermait ses portes. Impossible de rejoindre la direction, nous nous sommes butés à un répondeur qui annonce la fermeture de l’entreprise, et demande de laisser un message à une adresse courriel. La Sapinière avait prospéré sous l’administration de la famille Dufresne. À en juger par certains commentaires sur les médias sociaux, force est d’admettre que cet hôtel qui fut un phare pour le tourisme dans les Laurentides pendant de nombreuses années avait perdu de son lustre au fil des ans. On parle d’un hôtel «devenu vieillot à prix moderne», de «literie trouée», de «tapis usé à la corde».
Cette fermeture à l’approche du temps des fêtes a fait réagir, tout particulièrement dans le village de Val-David. En effet, la perte de plusieurs emplois, ou l’incertitude entourant l’avenir des immeubles font partie des préoccupations. Et il ne semble pas y avoir de plan B pour le moment. Suzanne
Gohier, adjointe au cabinet de la mairesse de Val-David, Nicole Davidson, prétend avoir été mise au courant à la toute dernière minute. «C’est très malheureux, nous savions que ce n’était pas aussi achalandé que par le passé, mais cette fermeture nous a tous pris par surprise». La municipalité prétend tout mettre en œuvre pour aider les hôteliers, et commerçants du coin. «Nous ne pouvons rien faire dans le cas de zonage. Et concernant une demande de La Sapinière de transformer l’endroit en une résidence de personnes âgées, nous n’avons jamais reçu de demande à cet effet», ajoute-t-elle. Mme Gohier ne pense pas que cette fermeture aura nécessairement des retombées négatives sur Val-David.
«Monsieur Karim», propriétaire de l’Auberge Prema Shanti à Val-David pense le contraire. «Cela n’envoie pas un message positif aux touristes, pense le commerçant. Déjà que six Bed and breakfeast ont fermé leurs portes au cours des deux dernières années».
L’aubergiste prétend que la municipalité ne facilite pas vraiment la tâche aux commerçants. «J’avais aménagé une patinoire derrière l’auberge pour mes clients, mais aussi pour les résidents. On m’a mis des bâtons dans les roues», déclare Monsieur Karim qui souhaite une plus grande ouverture d’esprit des autorités locales.