(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Autobus : Les transporteurs scolaires éprouvent encore des ratés

Par Luc Robert

Malgré les hausses de salaires, les conducteurs d’autobus ne se pointent pas en grand nombre pour pallier aux départs et postes devenus vacants derrière le volant.

Alerté par des parents que certains parcours scolaires du secteur de Saint-Adèle étaient annulés ou intermittents, Accès a constaté que les problèmes de relève des dernières années ne se sont pas estompés.

« Depuis environ le 18 septembre, ma fille est sans service vers l’école Saint-Joseph. À la première occasion, il y avait des travaux sur la rue Morin et des détours ont été imposés, en plus de points de chute et d’embarquement différents. Ensuite, toujours sur le circuit no. 172, on a perdu la conductrice de notre autobus, blessée. Un service de garde a bien été offert à l’école, mais ça chamboule tous nos horaires quotidiens lorsque le transport est annulé », a illustré M. Jean Aho, un parent inquiet.

C’est que la saison froide se pointe et que les alternatives n’offrent que peu de solutions aux parents.

« Ce n’est pas normal que les élèves se retrouvent sans service. Dans le secteur de la rue Caribou, c’est escarpé. Qu’adviendra-t-il de la sécurité de nos jeunes lorsque la glace et la neige seront de retour ? Quand tu as un conjoint qui doit travailler à Sainte-Agathe-des-Monts et que ton horaire déborde, tu t’arranges comment à long terme ? On peut palier à la situation temporairement en faisant quelques acrobaties d’horaire, mais à moyen et long terme, ce n’est pas envisageable. Et puis, les salaires sont rendus à près de 26 $ de l’heure pour les chauffeurs : où sont les remplaçants ? », a-t-il questionné tout-haut.

Pénurie de main-d’oeuvre

Une source très au fait du dossier, mais requérant l’anonymat, a laissé entendre que les hausses salariales n’ont pas tout réglé dans le domaine du transport scolaire.

« Les hausses font le bonheur des chauffeurs réguliers, mais il en manque encore pas mal. On fonctionne régulièrement à moins deux chauffeurs pour débuter nos journées. Tu jongles avec les horaires, entre le primaire et le secondaire, en demandant à des chauffeurs en devoir d’en faire plus. Que voulez-vous : ce n’est pas comme si tu possédais une boîte magique, et qu’avec un seul coup de pied, il en sortira une dizaine de chauffeurs ! On est souvent à court de miracles. »

Les situations particulières rencontrées dans certains autobus n’incitent pas les détenteurs de permis à se pointer en grand nombre aux compagnies de transport.

« L’idéal, c’est souvent de trouver un ou une jeune retraité(e), qui veut encore faire un bout de temps. Mais ils (elles) sont rares à dénicher. Quand ils entendent que les jeunes manquent de discipline, ça repousse les candidats. Ce n’est pas drôle quand les centres de services scolaires, en collaboration avec les transporteurs, doivent installer des caméras de surveillances dans certains autobus. On ne sait pas où se trouvent les jeunes chauffeurs, mais les problèmes récurrents nous donnent un indice pourquoi ils refusent de postuler », a poursuivi le dirigeant interrogé.

Confirmation

Lorsque contacté par Accès, un superviseur de route chez Brunet a confirmé les problèmes du circuit 172, sans toutefois pouvoir assurer un futur sans interruption.

« C’était des journées pédagogiques, lundi et mardi. Donc je ne sais pas ce qu’il adviendra de la situation. Je sais toutefois que la conductrice de ce parcours est affectée par un mal de dos et que son retour est peu probable à court terme. On essaie encore de jongler avec les chauffeurs disponibles. Quand il y a des transports nolisés à faire, on peut même emprunter un conducteur à une autre compagnie pour dépanner. Mais pour des routes scolaires précises et avec des arrêts pointus, tu ne peux pas agir ainsi », a témoigné un répartiteur de routes.

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