Bon comme du bonbon
Par Mimi Legault
L’an dernier, je suis passée par un mauvais moment côté cœur. Ça arrive à tout le monde (ou presque). Je sais. Maintenant que le soleil est revenu et que je regarde derrière moi, ce qui m’est resté de cette expérience, c’est la richesse de mes amies (et amis itou).
J’étais là, le cœur en marmelade, ma vie en mille miettes, le cerveau en lambeaux et soudain, le cellulaire s’est mis à sonner. Ceux que j’aime ont fait bloc autour de moi. Tous les jours. Mes amies, mes enfants, mes sœurs. C’était chaleureux comme un bouillon de poulet que l’on boit chaud avec sa doudou préférée sur le dos.
Ça goûtait bon comme un chocolat chaud pris devant un feu de bois crépitant. Souvent, après leurs appels, je retrouvais un morceau de soleil au fond de ma tasse.
Pas une ne m’a lâchée; c’est dans ces moments-là que l’on réalise toute la richesse d’une amitié fidèle.
Cette amie qui peut rester silencieuse à nos côtés dans un instant de désarroi ou de désespoir; qui peut demeurer avec nous dans le deuil et le chagrin. Qui peut supporter de ne pas savoir, de ne pas soigner, de ne pas vouloir guérir l’autre avec des mots comme : ça va passer, ne t’en fais pas, le temps est un bon guérisseur. Cette amie qui nous fait affronter la réalité de notre impuissance. Comme écrivait l’auteur Marc Lévy : si l’amitié, ce n’est pas de partager tous les délires alors, c’est quoi?
Si vous croyez que j’ai beaucoup d’amies, détrompez-vous. Mais celles que j’aies, je les garde précieusement dans l’écrin de ma vie. Bien sûr, j’en ai perdues quelques-unes le long de ma route. Ma belle Jojo, je la manque toujours autant. Il y en a d’autres où je croyais naïvement qu’elles faisaient partie de mon cercle. Erreur…Fausses amies comme dans fausses dents, fausse route, faux-cul. Pour moi, elles ont définitivement perdu tous leurs points Air Miles. J’ai remarqué (peut-être que je me trompe) que lorsqu’une femme en frappait une autre en plein cœur, elle touchait la plupart du temps un endroit sensible. Là où ça fait mal, comme la pub.
Je ne vous apprendrai rien en disant que l’amitié féminine est bien différente de celle entre hommes. Ces beaux instants passés entre filles au resto (bien oui, un jour, ce sera notre tour) nous aident à partager nos sentiments alors que ces messieurs préféreront parler de leur bolide, du sport qu’ils pratiquent, chasse, pêche, jogging, golf. Pas tous bien sûr. On jase… À ce propos, un homme arrive au poste de police pour déclarer la disparition de sa femme depuis 24 heures. On lui demande alors sa grandeur : normale, qu’il répond. Couleur des cheveux : brun ordinaire, les yeux aussi. Ce qu’elle portait la dernière fois qu’il l’avait vue : il n’avait pas remarqué. Une sacoche? Peut-être oui, peut-être que non. Mais lorsqu’on lui a demandé des renseignements sur l’auto qu’elle conduisait. Alors là : Kia Soul blanche, LX, LTD Avail. Année 2020, 48 000 km au compteur. On les aime ainsi nos chauffages d’appoint qui ronflent!
J’entendais l’autre jour une femme se vanter d’avoir plusieurs centaines d’amies sur facebook. Des amies? Je l’inviterais à faire un petit test. Téléphone à chacune d’elles et demande-leur de venir peinturer ton salon et ta chambre de bain cette fin de semaine. On s’en reparlera. Facebook, ce chewing gum de la pensée fast food qui me fait crinquer… Il n’est pas mon ami tiens…
Je sais maintenant que l’amitié est une denrée rare parce qu’elle exige surtout de savoir offrir ce que l’on a de plus cher dans la vie : du temps. J’ai déjà lu cette pensée que j’ai gardée précieusement dans mes carnets : les amis sont des anges qui nous soulèvent quand nos ailes n’arrivent plus à se rappeler. C’est ce que vous avez fait. Geyser de reconnaissance à tous!