Ça bouge à Sainte-Anne-des-Lacs
Par pierre-schneider
Bibliothèque, caserne de pompiers, église
C’est ce mois-ci que la mairie de Sainte-Anne-des-Lacs saura si le ministère des Affaires culturelles québécois accède à sa demande de subvention pour la construction d’une toute nouvelle bibliothèque destinée à remplacer le bâtiment désuet qui abrite l’actuel centre culturel.
Le projet proposé aurait une superficie de 325 mètres carrés et le budget estimé pour ce projet se situe entre 800 000$ et 850 000$, dont la moitié viendrait du gouvernement.
«Selon nos analyses, la bibliothèque actuelle est trois fois trop petite par rapport aux besoins de la population», explique le maire Claude Ducharme, qui a entrepris de soumettre des idées de projets à ses concitoyens via un sondage internet.
Au départ, c’est un architecte de Sainte-Anne-des-Lacs, François Emery, qui a proposé à la municipalité de faire appel à 200 étudiants de l’ÉTS (École des technologies supérieures) afin qu’ils esquissent des idées et des dessins. Rassemblés par groupes, ils ont fait leurs devoirs et c’est ainsi que sur le site internet de la municipalité, on peut voir les dessins des huit projets qui suscitent le plus d’intérêt.
Patrice Llavador, citoyen de Sainte-Anne-des-Lacs, lui-même diplômé en architecture, avait émis des doutes à la vue des projets des étudiants. Il soulignait qu’une bibliothèque devait impérativement être orientée de telle manière de protéger les œuvres des rayons solaires, ce qui n’est pas le cas des projets dont il a pris connaissance.
«Une exposition plein sud pour une bibliothèque est une grave erreur et, à la Grande Bibliothèque de Paris, quand on a eu recours aux murs vitrés, ce fut une catastrophe.» Enfin, il s’explique mal qu’on confie un tel projet à des étudiants en technologie et non à des architectes.
Le maire réplique
«Les projets des étudiants ne sont exposés qu’à titre indicatif, répond le maire Ducharme. C’est essentiellement pour avoir une idée de ce que les résidents (au nombre de 3 500) préféreraient comme concept. Quand nous aurons le feu vert de Québec, nous irons alors en appel d’offres et ferons appel à un architecte pour élaborer les plans et devis».
Le maire s’empresse d’ajouter qu’il y a d’autres projets d’importance pour sa municipalité, dont une toute nouvelle caserne de pompiers et la transformation de l’église catholique en centre culturel et communautaire.
«La caserne est vraiment désuète et l’église doit être rénovée et adaptée aux nouveaux besoins de la communauté», note-t-il. Et le maire Ducharme précise que tous ces projets se feront sans augmentation de taxes.
«Notre réserve immobilière nous permet un règlement d’emprunt de 1,8 million sur une période de quinze ans», ajoute le premier magistrat en spécifiant que pour la caserne de pompiers, il prévoit bénéficier du programme gouvernemental pour les infrastructures.
Autre projet à surveiller de près: l’érection d’une tour de 80 mètres sur les terrains de l’hôtel de ville dont les dirigeants ont signé un bail avec Rogers et qui doit rapporter
15 000$ par année à la ville pour une période de 15 ans.
«Ce qui permettrait à la ville d’emprunter
200 000$ à 3% afin de transformer l’église en centre communautaire», explique le maire, ajoutant du même souffle que Rogers consulte actuellement les citoyens résidant dans un périmètre de 250 mètres de la future tour, avant de recevoir le feu vert d’Industries Canada, à Ottawa, pour procéder.»
Selon le premier magistrat, les citoyens se plaignent de la mauvaise qualité de réception des ondes cellulaires, mais il admet par ailleurs que plusieurs s’opposent à cette grande tour sur le terrain municipal. « C’est le phénomène du pas dans ma cour», poursuit M. Ducharme, qui explique qu’une solution de rechange pour Rogers serait d’installer sa tour sur les terrains des entrepôts de Robert Boyer, avec qui un autre bail a été signé avec la compagnie de téléphonie cellulaire.
Ce qui ne règlerait toutefois pas le problème du financement de l’église qu’on veut rénover et transformer pour s’ajuster aux goûts et besoins du jour.
Sainte-Anne-des-Lacs croît au rythme de 45 nouvelles constructions par année et attire une population plus jeune, plus scolarisée et aisée que la moyenne de la MRC des Pays-d’en-Haut.
«D’ici trois ou quatre ans, nous aurons aussi notre terrain de soccer», conclut le maire
Ducharme afin de bien démontrer que les choses bougent à Sainte-Anne-des-Lacs.