Ça va mieux aller!

Par Rédaction

La situation est éprouvante au Québec.  Si des pays connaissent certes un sort moins enviable que le nôtre, à l’inverse, d’autres pays combattent ce coronavirus avec plus de succès que nous.  Si nous nous inspirons de leurs stratégies, le nombre de décès à venir pourrait être plus bas, tout en permettant à l’économie de reprendre plus rapidement et de façon sécuritaire.

Aplatir la courbe afin que notre système de santé puisse traiter les malades, c’est bien, mais pas suffisant.  Le cas italien montre en effet que plus on laisse la vague monter haut, plus c’est long à redescendre.  Malgré un confinement sévère depuis le 8 mars, ils ont encore plusieurs milliers de nouveaux cas par jour.   En revanche, la Norvège a réussi à descendre ses cas journaliers en bas d’une centaine en un mois.  La Corée du Sud aussi.  La clef du succès est d’agir rapidement en empêchant rigoureusement toute transmission du virus.

La République tchèque est le pays qui nous ressemble le plus, avec une population de plus de dix millions. Prague se compare à Montréal.  Au 15 mars, ils avaient 253 cas déclarés.  Le 22 mars, nous en avions 219.  Ils ont rapidement adopté le port du masque, le 19 mars, en plus des mêmes mesures que nous.  Le 14 avril, ils ont eu 52 nouveaux cas, soit 6 111 cas cumulatifs et 161 morts au total.  Au Québec, ce sont 691 nouveaux cas pour un total de 14 248 cas dont 435 morts. Ils s’en tirent donc beaucoup mieux que nous. Pourquoi ne pas les imiter?  Le port du masque ne faisait pas plus partie de leur culture que de la nôtre.

Dans les pays avec une transmission communautaire, le port du masque généralisé est corrélé avec un meilleur contrôle du virus. On n’a pas le luxe d’attendre.  Hésiter, en temps de pandémie, c’est se condamner à plus de pertes de vie et de pertes économiques.

Il serait judicieux que le Dr Arruda recommande clairement ou, encore mieux, « ordonne » le port du masque pour prévenir la transmission.  Il a affirmé qu’il protège les autres des personnes contagieuses.  Or, en l’absence de test de dépistage, il est impossible de savoir qui est contagieux.  Alors protégeons-nous les uns les autres: instaurons la « courtoisie sanitaire »!  En Islande, 50% des personnes infectées étaient asymptomatiques.  Nous vivons les conséquences gravissimes de cette particularité du virus à l’hôpital de Verdun et dans nos CHSLD.  Je reste sans voix quand je constate que des employés circulent encore sans masque dans nos résidences pour personnes âgées. Combien sont des porteurs asymptomatiques et contagieux à leur insu ?

Dr Arruda, montrez-nous comment utiliser un masque de façon sécuritaire.  Nous laisserons les masques les plus performants en priorité à nos anges gardiens bien sûr.  Un masque en tissu ou un foulard suffiront en attendant la disponibilité d’un masque plus adéquat.  Nous le mettrons pour entrer dans les commerces, les espaces communs des tours d’habitation, les transports en commun, les aires partagées au travail… en plus de garder nos distances!  Nous diminuerons ainsi la quantité de nos gouttelettes suspendues dans l’air que d’autres n’ont pas le choix de respirer et nous réduirons la contamination des surfaces autour de nous.  Nos mains seront ainsi moins contaminées (et nous les laverons aussi souvent, promis!). Faites-nous confiance.

J’oubliais, une objection courante du contrôle serré du virus est que les pays qui l’adoptent ne peuvent plus baisser la garde face à d’éventuels cas importés en raison de la faible immunité collective…

Mais, l’acquisition d’une immunité collective de façon progressive, disons à un rythme de contagion de mille nouveaux cas par jour pour ne pas surcharger les hôpitaux, prendrait plus de treize ans au Québec si on vise l’immunisation de 60% de la population.  On n’embrassera pas notre mère ou notre grand-père de sitôt! Même si on accélère le rythme, on manquera probablement de bras pour enterrer les cinquante mille morts (mortalité entre 1 et 3%).  L’immunité collective devra attendre la vaccination.

Changeons maintenant notre résistance au port du masque et isolons mieux les voyageurs, les malades et leurs contacts, nous pourrons ainsi retourner au travail plus vite. « Il n’est pas question » (lire avec l’intonation de M. Legault) que nous restions enfermés à la maison tout l’été !

Caroline Vinet

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