(Photo : Proprio Direct)
La conseillère municipale de Saint-Sauveur Carole Viau.

Carole Viau a le soutien de son parti

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Luc Martel, chef intérimaire du Parti sauverois, a défendu sa collègue du conseil municipal, Carole Viau. « Je la connais, Carole. C’est une femme très honnête, et ce n’est pas du tout son style de cacher des choses. C’est une chic femme », déclare-t-il sans réserve. Mme Viau s’était placée en conflit d’intérêt à deux occasions, en vendant sa propre maison lors d’évènements en 2013. Après avoir plaidé coupable, la courtière immobilière a été sanctionnée par son ordre professionnel.

De la même manière, Jacques Gariépy, maire de Saint-Sauveur, n’a aucun malaise à siéger aux côtés de Mme Viau. « On s’est réunis depuis que la cause a été entendue. Et non, personne n’a d’autres commentaires à émettre là-dessus. Il n’y a pas eu d’effet négatif sur le conseil municipal », assure-t-il.

En commentaire sous un de nos articles, le candidat défait et membre du Parti sauverois Alain Daviault demandait que Mme Viau quitte le parti. Contacté par courriel, il a refusé notre demande d’entrevue, soulignant que « […] le seul porte-parole officiel [du parti] se nomme Luc Martel ». Questionné, M. Martel affirme sans équivoque qu’il n’y a « absolument pas » lieu de montrer la porte à Mme Viau.

Même son de cloche du côté de M. Gariépy. « Selon les normes des municipalités du Québec, il n’y a pas matière à destituer ni à mettre en cause le rôle de Mme Viau au sein de la Ville de Saint-Sauveur. […] Oui, Mme Viau a enfreint son code professionnel, mais pas le code d’éthique de la municipalité. Donc elle va continuer à siéger comme conseillère », soutient le maire.

« Ça me peine énormément »

Selon Carole Viau, il s’agit de petites offenses qui ont été montées en épingle. « Ce sont des erreurs qui se font fréquemment de la part des courtiers. […] Tu ne vends pas ta maison à tous les jours », défend-elle.

De plus, il s’agit d’une histoire complexe au contexte particulier, plaide-t-elle. « [L’acheteur] est un grand ami. J’allais chercher mon courrier chez lui, il venait se baigner chez moi, on fait du hiking ensemble. […] Jamais je n’aurais voulu lui faire du tort. […] La famille, je les connais depuis 18 ans. »

La conseillère municipale admet cependant qu’elle a appris de ses erreurs. « Je pense que j’ai payé ma dette. Et la prochaine fois, c’est sûr que je vais confier à quelqu’un de complètement neutre la vente de ma maison. Maintenant, je sais quoi faire. »

Mme Viau a commencé dans le milieu immobilier en 1981. « J’ai l’âge pour arrêter, mais j’aime tellement mon travail. » Pendant ses quarante ans de carrière, elle n’avait jamais eu de tache à son dossier, indique-t-elle fièrement. « Ç’a été très important dans ma vie. La tache que j’ai actuellement, ça me peine énormément. »

Surtout, Mme Viau regrette qu’on remette en doute son implication politique. « Pourquoi pensez-vous que je me suis impliquée? Quand tu fais de l’immobilier, c’est prenant en temps et en énergie. Mais j’aime tellement mon village, où j’habite. Je le fais pour ma ville, pour ses citoyens, pour qu’elle reste aussi belle qu’elle l’est maintenant, sinon pour qu’elle soit encore mieux. […] On a besoin de bonnes personnes à la ville. On ne le fait pas pour des grands salaires, et on y met énormément d’heures. »

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