Ce que mangent nos enfants: tome 2
Par marjorie-roy
Au cours des dernières années, la prévalence à l’embonpoint a augmenté de manière considérable, et ce, non seulement chez les adultes, mais bien chez les enfants et les adolescents. Statistique Canada trace un portrait en août 2006 de la situation de notre pays, conclusion: des résultats loin de l’excellence. Les enfants et adolescents ayant tendance à l’obésité auraient presque triplé depuis les 25 dernières années. Bien que les statistiques relatives au surplus de poids concernant les jeunes québécois (23%) soient inférieures à la moyenne Canadienne (26%), en 2006, la situation est toutefois préoccupante lorsque l’on sait que ces chiffres ne font que grimper au fil des ans. Afin d’intervenir de manière sérieuse, le gouvernement s’était donné un plan d’action de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids 2006-2012 intitulé Investir pour l’avenir. Le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport a aussi voulu contribuer à ce programme en publiant la Politique-cadre Virage Santé à l’école pour une saine alimentation et un mode de vie actif, en 2007. Reconnaissant qu’une saine alimentation influe positivement sur le développement des jeunes ainsi que sur le sentiment de bien-être, le MELS s’est senti interpellé par cette réalité et ainsi a émis la Politique-cadre favorisant des repas équilibrés où l’on retrouve les quatre groupes alimentaires canadiens: légumes et fruits; produits céréaliers; lait et substituts; viande et substituts. Cette nouvelle politique souhaitant bannir la friture, les aliments pannés, le chocolat, les croustilles ainsi que les jus riches en sucre devait s’établir progressivement dans les diverses écoles du Québec. En 2006, Accès avait fait sa propre enquête, et trois ans plus tard voici la suite….
En 2006…
Il y a à peine trois ans, Nathalie Desrapes s’était penchée sur la question de l’alimentation dans les écoles. Suivant sa recherche, les cafétérias étaient loin des repas santé et équilibrés. Selon Laurent Paquin, approvisionneur à la Commission scolaire des Laurentides en 2006, «les frites étaient une véritable vache à lait». Il pouvait acheter 3500 caisses par année et les élèves se délectaient d’énormes poutines à l’heure du dîner. La Commission scolaire des Laurentides a toutefois fait des efforts au cours des années, avant même que l’alimentation ne soit discutée par le gouvernement provincial, pour offrir des repas beaucoup plus appropriés aux étudiants. Les frites n’étaient alors servies qu’une seule fois par semaine et elles devaient obligatoirement accompagner un repas principal. Les machines distributrices avaient tranquillement pris la porte, et les portions de légumes augmentaient dans les assiettes. Un pas de géant comparé aux anciens menus pauvres en protéines et très riches en matières grasses.
Ce qui en est aujourd’hui
Les trois cafétérias dont s’occupe la Commission scolaire des Laurentides ont su évoluer et ajuster la valeur nutritive de leurs repas. Aux dires de M. Fortin, régisseur des services administratifs de la commission scolaire des Laurentides, de grands changements ont été effectués depuis septembre 2007. Précurseurs du «Virage Santé» établi par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, la Polyvalente des Monts, Augustin-Norbert Morin et la Polyvalente Curé-Mercure auraient banni tout ce qui est café, chocolat et croustilles de leur comptoir depuis 2007. Puis, afin de ne pas brusquer les amateurs de malbouffe, les frites et les boissons gazeuses ont diminué tranquillement jusqu’à leur disparition totale depuis janvier 2008. M. Fortin affirme que les menus ont été adaptés en fonction de la Politique-cadre du ministère de l’Éducation. Les assiettes comprendraient maintenant une portion de 75 grammes de protéines ainsi qu’une tasse de légumes et les desserts seraient essentiellement faits à base de fruits. En ce qui a trait aux écoles primaires, le service de
cafétéria serait entre les mains de différentes concessions. Toutefois, que ce soit des repas préparés par un traiteur ou une cuisinière à même l’école, ceux-ci doivent répondre à leur tour aux exigences de la politique Virage Santé. Sandra Bourgoin, cuisinière à l’École de la Vallée de Saint-Sauveur, soutient qu’il est primordial pour une école d’être pointilleuse en matière de nourriture et de connaître la provenance. Cuisinant un alléchant pain de viande juste avant que midi ne sonne, Mme Bourgoin certifie que ses repas sont riches en légumes et en protéines. «Il ne faut pas donner du «cannage» aux enfants ou des repas surgelés, ils doivent bien manger.» Ayant 14 ans d’expérience, Sandra Bourgoin en a vu des vertes et des pas mûres en ce qui a trait à la nourriture et souhaite que les écoles aient l’amabilité de bien nourrir leurs étudiants. Selon les affirmations de la commission scolaire des Laurentides, tout serait sous contrôle, et ce, avant même que le gouvernement ne l’impose. Les frites et les poutines seraient désormais troquées pour du saumon à l’aneth et des côtelettes de porc.
L’opinion des étudiants
Certains étudiants de l’école secondaire A-N Morin avouent que ce changement est bien meilleur pour leur santé et leur ligne. D’autres admettent que lorsqu’un goût de salé survient, ils préfèrent se diriger vers le McDonald, malgré qu’ils aiment bien la nourriture disponible à leur cafétéria. Une étudiante de la Polyvalente des Monts affirme, malgré tout, qu’il arrive parfois que des frites et des hot-dogs soient servis sur l’heure du lunch. Petit spécial du vendredi ou faille du protocole? En conclusion, les écoles des Laurentides ont fait un bon bout de chemin et doivent continuer ainsi pour des élèves en santé !