À quel sein se vouer?

Par Mimi Legault

La chronique à Mimi par Mimi legault

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Dernièrement, une jeune femme installée sur une plage publique a retiré le haut de son bikini. Le lifeguard est venu lui demander de le remettre subito presto sous peine d’être expulsée. Offusquée, elle est allée se placer devant le panneau des règlements écrits et rien ne l’empêchait d’étaler ses richesses naturelles au grand jour.
Les gens ont commencé à s’assembler autour de la dame controversée qui finalement, a décidé d’obtempérer aux ordres. Par la suite, j’ai eu vent qu’elle a porté sa cause jusqu’en cour, prétextant les droits et libertés de chacun. En ce moment, l’affaire est pendante…
Même qu’un animateur à la radio en a fait son sujet du jour. Pour ou contre les poitrines en liberté? Crémeuse ou traditionnelle? Un homme était outré parce qu’il était père de trois ados et qu’il… Pardon? Qu’ouïes-je? Vos garçons sont inondés de bien pires choses, cher monsieur. Les pubs, les revues, les réseaux sociaux, les films, alouette! En Europe, dans certains pays, cette mode est courante. Au Québec? On serre ses fesses et on ouvre sa bouche en trou d’cul de poule pour trois fois rien.
Mettons les cartes sur table. D’abord, ça fait longtemps que je me retiens le «canayen» sur ce sujet.
La vue de seins dénudés n’est guère plus choquante que celle des hommes au torse nu nanti de ce que l’on nomme au Québec une «bedaine de bière» flasque.
Plusieurs auraient avantage à se garder une petite gêne. Un jour, invitée à une fête champêtre, j’avais devant moi deux gros gars gras (à dire rapidement après trois tequilas) velus et ventrus.
Du «minou dans l’dash», comme disait mon oncle Dado. Je craignais à tout moment de retrouver un poil dans ma gaspacho. Impossible de «chimpantizer» avec eux. Ce n’est guère mieux du côté féminin.
Il y a des «excédentaires» qui décident, malgré leur poids, de porter un bikini ou une mini-jupe qui laisse quasiment voir leur point G. Une ex-collègue de travail se présentait régulièrement devant ses élèves avec des chandails ou des blouses tellement décolletés, ça débordait. Des bars laitiers ouverts à l’année dans une école? On ne choisit peut-être pas son corps, mais on peut décider de ce que l’on porte.
Une femme belle comme celle d’un autre et qui a deux beaux talents qui sautent aux yeux a autant le droit de les dénuder que mes deux ventrus poilus cités plus haut. Mais vive la liberté, me direz-vous! Et vous aurez donc raison!
Deux anecdotes. Ma petite avait trois ans. Nous étions en voyage près de Disneyland. Elle se baignait dans une barboteuse, ne portant que le bas de son petit bikini. Une résidente du condo où nous logions était venue me voir avec des yeux de poisson frit: «Your little girl is so sweet but she doesn’t have a top»! Trois ans…
Une de mes amies avait hérité d’un voisin aussi collant que du ruban adhésif. Il venait régulièrement lui emprunter sa tondeuse à gazon ou une boîte de maïs en crème ou du shampoing. Une teigne, comme disait mon grand-père. Vous devinez le genre. Excédée par ses visites impromptues, l’amie en question résolut de prendre les grands moyens et décida que la prochaine fois que le quémandeur se montrera le bout du nez, elle aurait le torse complètement dénudé. Ce qui n’a pas tardé à se produire. Manque de chance, ce jour-là, la «tache» était accompagnée de son épouse. Le «pôvre»! Il ne savait plus où donner de l’œil. Il louchait tellement, un œil à Paris et l’autre à Versailles! Bizarre, il n’est jamais revenu.
Dans un tout autre ordre d’idées, avez-vous entendu parler des uritrottoirs, dernière invention de nos cousins français? Ils sont rouges et ressemblent à des bacs à fleurs. Les hommes peuvent soulager leur envie dans ces pissotières publiques. L’idée est même écologique, affirme-t-on, car l’urine est stockée dans de la paille qui deviendra une forme de compost.
Je vous transfère les arguments des inventeurs: «Chaque jour, les rues de nos villes sont souillées par des épanchements urinaires sauvages et nauséabonds. Gaspillage d’eau pour le nettoyage, de phosphate et d’azote. Collectons, valorisons, uritrottons.»
Ce que je pense de toute cette urine? Pour le moment, je ris jaune.
Bonne fin d’été!

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