De bonnes racines ­

Par Journal Accès

Il y a une vingtaine d’années, lorsque ma mère et moi déménagions à Mont-Rolland (aujourd’hui partie de Sainte-Adèle), j’étais âgé d’à peine cinq ans. Si on m’avait demandé mon avis à ce moment-là, j’aurais certainement préféré demeurer sur la Rive-Sud de Montréal, à jouer au soccer et à m’amuser avec mes amis à la piscine municipale.

Mais le destin en voulut tout autrement. J’entrais en première année à l’école du quartier, où mes camarades confondaient mon accent longueuillois à celui d’un français fraîchement débarqué de Paris. Côté sport, pas de soccer. Ici, on jouait à la balle-molle. Ou plutôt on essayait, debout dans le champ, de survivre aux incessantes attaques de moustiques, tout en espérant qu’une balle daigne rebondir vers notre position. Ma carrière fut de courte durée,

je prenais ma retraite des sports

de balles sitôt ma première saison achevée.

Ce n’est que plus tard qu’on m’a fait découvrir ce que la région avait à offrir côté sports de plein air. Je connaissais déjà le ski alpin, mais je dus attendre à 12 ans pour me découvrir une véritable passion: le vélo de montagne. Aujourd’hui, une douzaine d’années plus tard, cette passion me branche toujours autant, et je prends plaisir à voir prospérer cet univers de plein air dans lequel j’ai vécu mon adolescence et le début de ma vie adulte.

À mes débuts, le vélo m’a ouvert les yeux sur un monde tout nouveau: celui du plaisir d’appartenir à un club. Rouler en groupe, se faire de bons amis, partager une passion commune, voilà ce qui m’animait et qui m’anime toujours avec le vélo de montagne.

Une fois leurs jeunes embarqués dans le sport, souvent les parents s’y mettent aussi. Des pères et des mères qui suivent leurs enfants, qui s’impliquent dans le sport, parfois sur les sites de compétition, dans les clubs, dans les sentiers, et qui pour certains commencent à bouger. Dans mon cas, toute la famille a suivi. Mes sœurs et ma mère s’impliquent dans le même club, et le soir au souper, ça jase pas mal plus vélo que de matchs de lutte de la WWE.

Le vélo n’est qu’un exemple. Même chose en ski de fond, au triathlon, au soccer. Quand les jeunes s’y mettent, bien des parents, des frères et des sœurs jouent le jeu et s’embarquent, et en fin de compte, adoptent un mode de vie plutôt sain.

À mes yeux, une famille, c’est avant tout un groupe qui partage des valeurs communes. Le sport, un mode de vie équilibré, le respect de l’environnement, la camaraderie, sont de saines valeurs, toutes partagées par la plupart des amateurs de sports de plein air.

Et dans la rue, ces familles se reconnaissent au premier coup d’œil. D’abord, ils sont bien souvent joyeux, de bonne humeur (l’effet principal du sport et du plein air). Ensuite, ils sont beaux, bronzés, en santé et athlétiques au passage. Toutes de bonnes raisons de jouer dehors et pour ma part de remercier ma mère d’avoir emménagé dans la région quand j’étais petit.

Aujourd’hui, à l’instar du petit

garçon que j’étais à cinq ans, je n’échangerais pour rien au monde ma banlieue natale pour les Laurentides. Mes racines y sont bel et bien ancrées, et je l’espère bien, il en

demeurera ainsi pour quelques

années encore.

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