Elles ont du cran, les filles!

Par Éric-Olivier Dallard

Démission du DG de Sainte-Adèle

Mes éditrices, Josée Pilotte et Mary-Josée Gladu, ont fait preuve d’une maîtrise remarquable et d’un absolu dévouement à la cause de l’information dans le traitement du dossier de l’apparence de conflit d’intérêt entre le directeur général de la Ville de Sainte-Adèle et le promoteur immobilier Attitude Nord.

Pour publier ce texte, il fallait un cran rare… et une réelle volonté d’assainir une situation qui risquait de contribuer à bousculer la qualité de l’environnment laurentien (en plus des permis de bâtir qu’Attitude Nord a obtenus, l’entreprise avait également requis des changements de zonage auprès de la municipalité…)

Pour ces éditrices, nous le devions également aux citoyens qui nous avaient alertés de la situation; nous leur devions de mener notre enquête et d’en livrer les conclusions… Bref: deux éditrices incorruptibles, qui mettent véritablement leur journal au service des lecteurs et de l’environnement laurentien. Il y a quelques semaines, j’avais écrit dans cette colonne: «Les éditrices Mary-Josée Gladu et Josée Pilotte, elles n’en ont pas acheté, un journal. Elle en ont créé un. Celui que vous tenez entre vos mains. Vous avez beaucoup de chance, savez-vous?, lecteurs laurentiens. Comme rédacteur en chef, j’ai connu cinq éditeurs et quatre journaux. Et je peux vous dire que ces femmes-là, Mary-Josée et Josée, marient, semaine après semaine, à une expérience et une maîtrise concrètes du monde de l’édition, un jugement sûr, qui emprunte à l’instinct, à l’intuition; qui relève, en fait, un peu de la vocation… Une façon de vivre son journal et sa région” qui tient, disons-le, du “don”. Elles savent faire un journal. Mais… et c’est là toute la beauté de la chose, un don, une vocation, vécus avec discernement; en fait, elles réussissent là où j’ai vu beaucoup de gens d’affaires échouer: elles conservent le sens du jeu (les gourous-psycho-pop parleraient de la “capacité à s’émerveiller” ou un truc du genre); elles gardent aussi, intacte – peut-être même grandie – une passion pour leur travail, leurs partenaires, leurs collègues. Leurs lecteurs.

Elles savent que dire n’est pas un droit; c’est un privilège. Elles savent aussi que le temps que les lecteurs nous accordent est important, précieux; qu’il est d’autant plus important de leur donner une information solide, une information qui leur donnera un “pouvoir” comme citoyens laurentiens, celui que confère la connaissance. “Il faut leur en donner pour leur temps…”» (l’intégralité de ce texte est toujours disponible sur www.acceslaurentides.com).

Oui, vous avez beaucoup de chance, lecteurs laurentiens. J’en ai aussi.

Ces deux éditrices viennent de donner aux Laurentides une belle histoire de journalisme et de démocratie. Elles sont de celles qui rendent notre monde meilleur. (Afin de dissiper tout sourire sarcastique qui pourrait effleurer les lèvres d’un lecteur cynique, sachez que, bien que ces deux femmes soient mes éditrices, c’est un mec libre qui écrit ici, un mec qui n’a jamais dépendu d’un contrat de travail ou d’un salaire; en fait, un homme qui, s’il n’était pas libre ne serait pas, tout simplement. Mes 15 années de pratique journalistique, la façon dont je les ai menées, en témoignent.)

Du cran, Monsieur le Maire,

du cran…

Jean-Paul-Cardinal, le maire de Sainte-Adèle, est venu mercredi nous présenter le communiqué faisant état de la démission de son directeur général, André Mongeau, qui «quittera ses fonctions d’ici la fin de l’été». Pourquoi le maire n’a-t-il pas plutôt exigé son départ (ce qui aurait envoyé le message clair que ce type de comportement n’était pas toléré dans la fonction municipale adéloise)? Serait-ce parce qu’après avoir étudié et analysé la situation (et compte tenu notamment du fait qu’il restait près de deux ans au contrat de M. Mongeau), il a pensé ainsi éviter d’éventuels frais aux contribuables?

Plutôt tiède, M. Cardinal, cette réaction. Quoi? Des frais aux contribuables? D’abord, êtes-vous bien certain que vous auriez eu à en payer?

Et puis j’ai toujours pensé que la limpidité, dans l’administration de la chose publique, n’avait pas de prix…

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