États policiers?
Contrairement à l’habitude, notez que ce texte d’opinion reflète seulement ma pensée et non celle de la publication Accès.
Depuis des années le dossier «Corps de police municipaux vs Sûreté du Québec» occupe une place de choix dans l’actualité laurentienne… je me rappelle de la Une que nous avions publiée il y a 3 ans déjà, intitulée «Pizza policière», et où plusieurs intervenants – dont le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, Charles Garnier – mentionnaient combien était archaïque le système des polices municipales, qui creuse des «trous» dans la cartographie policière de la région.
Depuis, la police de Rivière-du-Nord a été absorbée par la SQ, qui règne désormais aussi sur Prévost, Piedmont, Morin-Heights et Saint-Sauveur.
Cette année, le service de police adélois, irréductible Gaulois dans le paysage policier laurentien de plus en plus couvert par la SQ, est dans une phase critique, la Ville se trouvant confrontée à un choix: conserver son service de police municipale ou intégrer la Sureté du Québec.
Les enjeux principaux: les coûts et la qualité du service. Examinons-les.
Le fric: Ma Tercel contre ta Ferrari?
Un sondage mené il y a environ deux ans sur la question demandait aux Adélois s’ils souhaitaient conserver leur service de police actuel: la majorité a répondu par l’affirmative… Et oui! Moi aussi, je le veux mon service de police… et je veux aussi une Ferrari… Ce qu’il faut comprendre avec ce sondage c’est qu’il élude tout un pan de la question: on ne dit pas aux Adélois ce qu’il coûte, leur service de police, et ce qu’ils économiseraient avec la SQ… on ne leur demande pas, par exemple, s’ils préfèrent un corps policier municipal ou bien des chemins mieux pavés… Non, on leur demande simplement s’ils veulent une Ferrari à crédit. C’est facile. N’oublions pas que Sainte-Adèle est l’une des municipalités les plus endettée de sa MRC; et l’on voit bien ces jours-ci où mène un endettement accru des États…
La proximité: Je suis contre, tout contre
L’autre enjeu de cette année-charnière dans l’histoire de la police à Sainte-Adèle est la proximité. Une pétition circule, qui demande le maintien du corps municipal, arguant la qualité de son service. Des lettres d’opinion sont envoyées aux journaux. Des conférences de presse sont tenues… Bref: les lobbies s’organisent.
La proximité d’un corps de police avec son milieu est bien entendu un argument de poids (le SPVM n’a-t-il pas mis sur pied ses «postes de quartier», question de se rapprocher des citoyens?)…
Pourtant tout n’est pas rose au pays de la proximité… Et les apparences incestueuses qu’elle fait naître ne militent pas toujours en sa faveur. Je me souviens avoir été invité à la cérémonie d’entrée en fonction du nouveau chef de police, sous l’administration Cardinal; au cours de ce moment, le maire de l’endroit souligne officiellement l’arrivée du chef. Comment vous dire? Une impression d’être au pays des cowboys, vous savez quand le maire pose l’étoile du shérif sur le revers de la chemise du représentant de la loi. Au fait, il représente qui, le shérif, dans ce cas? La loi? Ou bien le maire? Il me semble que l’on a dépassé tout ça, non?, le bureau du chef de police juste au-dessous de celui de l’administration municipale, comme s’il y était inféodé… Bienvenue au Far-West! C’est un peu d’une autre époque, tout ça, non?!
Autant que l’indépendance de la police, l’apparence de son indépendance est à préserver. Avec la SQ, pas de risque de ce côté-là.
Toujours au sujet de la proximité et pour rassurer ceux qui peuvent croire que la SQ s’éloigne des villageois: je vous assure qu’à Saint-Sauveur, depuis que règne la Sûreté, ils sont partout… Moi qui n’ai jamais eu le moindre accrochage ou accident de voiture en 25 ans derrière un volant, voilà maintenant que je suis à un cheveu de perdre mon permis… cellulaire au volant, arrêts-stop effectués trop légèrement, ceinture non bouclée… ah! qu’ils sont présents, nos chers policiers de la SQ…
