Les cyanobactéries démystifiées

Par Éric-Olivier Dallard

Très anciennes

Anciennes de 3,8 milliards d’années, les cyanobactéries sont les bactéries les plus primitives, il en existe des milliers d’espèces. Elles se sont adaptées jusqu’à nos jours à tous les milieux terrestres et aquatiques. On en trouve dans les aquariums, les piscines, les lacs, l’océan, dans les sols humides. Même dans les conditions les plus ex­trê­mes: la glace, les geysers, etc.

On la consomme

La spiruline est une cyanobactérie qu’on appelait autrefois algues bleu-vert. Aujourd’hui, il existe des espèces de couleurs diverses. La spiruline est cultivée pour sa richesse nutritive. Santé Canada a testé le produit Spirulina et n’a détecté aucune toxine. Il recommande cependant la prudence lors de l’utilisation des autres suppléments alimentaires à base d’algues bleu-vert et recommande de les consommer que pendant une courte période.

Certaines produisent des toxines

D’autres espèces, sont hautement toxiques pour l’homme et pour les animaux. Les toxines qu’elles produisent peuvent provoquer des problèmes de santé graves à long terme: les dermatotoxines (affection de la peau et des muqueuses), les hépatotoxines (affection du foie) et les neurotoxines (affection du système nerveux). L’ingestion de l’eau contaminée provoque des maux de ventre, nausées, diarrhées, vomissements, etc. Il faut donc éviter tout contact avec l’eau contaminée.

Son comportement

Elles prolifèrent dans des milieux peu profonds, plutôt stagnants, tièdes et riches en nutriments comme l’azote et les phosphates provenant de détergents et de fertilisants au phosphate. L’utilisation de détergent sans phosphate est donc conseillée à la population. Le déclenchement de la production de leurs toxines est imprévisible. Les cyanobactéries peuvent proliférer ou non ou peuvent produire plusieurs toxines en même temps. Les facteurs sont encore inconnus. Il faut savoir aussi que la présence de cyanobactéries ne signifie pas nécessairement un danger pour la santé. Elles ne produisent pas toutes des toxines et en faible quantité, elles ne représentent aucun risque.

Son éradication

La destruction des algues bleu-vert peut se faire par ultrasons. Cette technique est définitive et ne pollue pas. Une autre alternative est possible mais s’utilise en tout dernier recours selon Agriculture et Agroalimentaire Canada. Les méthodes de traitements chimiques utilisées sont le sulfate de cuivre, la chaux, l’alun et le chlorure ferrique mais elles ne sont pas efficaces à long terme. De plus, l’utilisation prolongée de produits chimiques peut entraîner une résistance chez les cyanobactéries.

Que puis-je faire?

Développement durable, Environnement et Parcs Québec met à la disposition des citoyens un guide pour identifier les fleurs d’eau de cyanobactéries. Vous trouverez aussi un formulaire afin d’informer le ministère de vos découvertes. Il est très important d’être conscient du problème, il en va de notre santé à tous. Vous pouvez le consulter sur le lien Internet suivant à: www.mddep.gouv.qc.ca/eau/éco_aqua/cyanobacteries/guide.htm

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