Mais qu’avons-nous donc?

La chronique
à Mimi

Dans un supermarché, à la caisse, un monsieur, qui tenait seulement deux articles, se trouvait derrière une dame qui vidait tranquillement son panier sur le tapis roulant afin de payer. Soudain, il explose. « C’est long », dit-il. Quelqu’un de pressé n’est jamais tout à fait civilisé. Pourtant, la dame n’était pas à la caisse rapide. Je me mets à discuter avec l’une des caissières qui m’apprend que les gens sont de plus en plus pressés, mais davantage lors des longues fins de semaine. Pourquoi? Elle n’en avait aucune idée, mais ça demeure quand même un fait. J’ai beau me gratter l’occiput, je ne trouve rien. Des fois, j’observe les gens dans les allées de grande surface. Ils conduisent comme s’ils se trouvaient sur le circuit Gilles-Villeneuve.
On a donc raison de dire qu’on va faire ses courses! L’Homme est stressé comme des cordes de violon. Attention! Même un Stradivarius peut voir ses cordes péter si on les tend trop! Je rencontre des gens tellement tendus que, par grands vents, ils vibrent!
On ne marche plus, on court. On ne respire plus, on s’asphyxie. On ne s’amuse plus, on s’éclate. On ne mange plus, on avale. Bref, on ne vit plus, on se tue. On ressemble de plus en plus au hamster qui court sur sa roue dans sa cage. Pareil, pareil. On pratique le stress comme si c’était un nouveau sport. J’ai déjà lu quelque part que c’est par le cul que l’on s’usait le plus. J’ai des p’tites nouvelles pour vous.
Le stress est également sur le bloc de départ dans la course contre la montre qui peut se nommer la vie, tout simplement. Cette vie qui nous pousse à nous dépêcher. J’ignore vers quoi nous nous hâtons, mais c’est devenu une habitude d’être pressé. Je me demande ce que les gens font du temps ainsi économisé en se dépêchant à longueur d’année. Vivre ça demande du temps et d’après ce que je vois, vous n’avez pas une minute à vous! Ouin… la boussole humaine a perdu le nord. Prenez le golf. Il me semble que nous devrions tous être détendus, admirer la nature. On est loin de la coupe, façon de parler. Les hommes sont pires que les femmes. Je le dis sincèrement sans aucune arrière-pensée. J’ai été témoin de plusieurs faits cocasses.
Un jour, un gars connaissait une mauvaise journée. Tout à coup, il a saisi son sac de golf, l’a tout bonnement lancé dans l’étang et s’est dirigé vers son auto. Puis, il a rebroussé chemin et est entré dans la mare. Je le croyais repentant. Eh non! Il a repris son sac de golf, a retrouvé ses clés d’auto et a relancé le sac à l’eau. Stressé le gars, croyez-vous? Une autre fois, c’était un couple. Monsieur jouait mal; pour son épouse, c’était le contraire. Au 9e trou, il rate le trou et lance son potter dans un grand champ de maïs qui longeait le parcours. Madame s’exclame avec calme et fermeté. « Non mon chéri, c’est le troisième que tu lances cette année et, celui-là, je viens de te l’offrir pour la fête des Pères ». Sur un ton autoritaire à la Trump, elle a dit : « Va chercher », comme si elle parlait à son bouledogue. Lorsque c’est rendu que même dans le sport le stress déclare présent, il y a un os dans le fromage.
J’ai des conseils pour ceux qui tirent sur les bretelles du temps. Pourquoi ne pas acheter tout de suite vos cadeaux de Noël? Pensez-y, ça vaut la peine pour ne plus s’énerver à la dernière minute. Essayez d’être rapide sans vous presser le citron. Pourquoi pas?
Ou bien, prenez beaucoup de repos pour terminer plus rapidement. Décontractez-vous la glotte! Posez-vous juste une question : je cours, je cours, mais suis-je au moins sur le bon chemin?
Dernière chose : je me suis souvent demandé pourquoi face à une personne décédée, on disait « …qu’il repose en paix ». Eh! Oh! Le gars est mort!
Voilà donc mon souhait à vous les vivants : reposez en paix tout en sirotant une bonne verveine…
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