Nom de code 34D.
Par Josée Pilotte
J’en ai marre des hommes cette semaine, j’en ai marre de tout ce cirque médiatique qui entoure les seins de Julie Couillard. Pourquoi ai-je la nette impression que les hommes retiennent tous leur souffle devant la brune aux yeux bleus: à quand la nouvelle entrevue télé, à quand la nouvelle série photos, à quand la rediffusion de «Surprise sur prise» où la belle faisait une apparition dans les années 90?
Ce n’est pas les secrets d’État qui vous intéressent, les ti-gars, c’est le nom de code: 34D. J’en ai marre de mes collègues mâles du monde médiatique qui font «spinner» la nouvelle. On s’entend qu’il y avait bien une nouvelle au début, mais si la belle n’avait pas été aussi belle, on serait vite revenus au prix de l’essence ou aux élections américaines, aux milliers de morts et de disparus en Chine et en Birmanie.
Journalistes, photographes, chroniqueurs, surtout chroniqueurs: tous des «boy’s au bar de danseuses», accoudés au stage, oubliant leurs bières, attendant la vedette du mois: «Accueillez messieurs, directement d’Ottawa, la très manipulatrice Julie. Ce soir elle danse pour vous, elle vous en fera oublier votre éthique… Plaisirs garantiiiiis…»
Le très honorable éditorialiste Alain Dubuc dans **La Presse** titrait vendredi dernier: «**Les boules de Julie**». Par un hasard de la vie (ou de la technologie!), le titre fut changé sur cyberpresse.ca pour «**Les attributs de Julie**». Dubuc lui-même s’est laissé allé au cliché pathétique de la presse **people**.
Dubuc est dans le champ en affirmant ceci: «Il faut dire les choses comme elles sont. Si Julie Couillard n’avait fait que 34A, rien de tout cela ne serait arrivé». Faux. Julie Couillard a, certes, de gros tétons, mais elle a aussi un joli minois, du **sex-appeal**, de l’assurance, et tout le reste qui fait de cette nana une allumeuse de premier ordre. Alors n’allez pas vous imaginer que c’est une affaire de 34D, car franchement même en 34A (moins), cette fille serait arrivée à ses fins.
Remarquez qu’il n’est pas le seul à avoir «surfé» sur la vague jaune: André Pratte, Hugo Dumas, Marie-France Bazzo, Lysianne Gagnon ont eux aussi laissé couler beaucoup d’encre sur ladite chose. Ils ont presque réussi a nous détourner de la vraie question, reléguée au second plan comme ce fut le cas avec la page A3 de **La Presse** de ce mardi où le joli minois occupe le 3/4 de l’espace pour trois très petites colonnes de texte au bas de la page. Parlez-moi d’Infomation! On voit où vont les préoccupations des chefs de pupitre…
On montre la fille qui lui fait perdre la tête plutôt que le ministre des Affaires étrangères qui en a perdu ses dossiers. Le problème c’est bien lui, non?! C’est vrai que sa tronche vendrait moins de copies. Toutes ces décennies de féminisme pour en arriver là!
Parlant féminisme, avez-vous lu Martineau cette semaine? Ou plutôt avec vous lu le «Marti-nono» de la semaine avec sa chronique «**Place aux pétasses**»? Quel con ce mec, avec ses préjugés arriérés; toutes ces décennies de féminisme pour en arriver à Martineau. Peut-on faire plus macho et faire plus «avancer par en arrière » la cause féministe qu’en tenant de tels propos et cela tout en semblant la défendre?… Ça prend un sacré culot.
Écoute chose, moi je rêve d’un tailleur Chanel; j’achète la dernier **gloss** de Mac, pis je **matche** mes ongles d’orteils avec; je porte juste des jeans **Rock & Republic** et je cours avec les derniers Nike de la dernière collection. Ça fait-tu de moi une pétasse?
Parce que mon cher Richard on est toutes des pitounes écervelées devant une paire de chaussures, on devient toutes folles dans un magasin de lingerie et on a toutes un jour rêvé du prince charmant…
On est une génération qui s’est construite à travers tout ça, c’est peut-être triste, pathétique même; mais ça ne nous a pas empêchés de devenir chefs d’entreprise, d’aimer la culture, d’être sensibles à l’environnement, d’épouser l’hmanitaire, de s’inquiéter pour les questions de politique internationale. Même Naomi Klein, la grande prêtresse anti-marques avec son bouquin **No Logo**, se promène en **Levi’s** et prend ses appels sur son portable **Nokia**!
Cela fait-il de nous des filles pas-de-colonne? Faut-il vraiment encore aujourd’hui avoir l’air de Françoise David (désolée, mais je dois le dire…) pour se respecter, être respectée, et être entendue?
Franchement.
Pis en passant Martineau, je suis certaine que ta belle Sophie se meurt d’envie pour une paire de Manolo Blahnik.
**Men, I fell like a Woman**!!!