Benoît Simard

Plan de cabochon

Par benoitsimard

Wow, jour après jour on se prend en pleine poire des pelletées de consignes qui nous grattent jusque derrière le masque. Un peu comme dans les sentiers, maintenant recouverts de feuilles, la voie est de moins en moins évidente. «Pas de ceci, peu de cela», qu’en est-il de ce que l’on peut faire sans doutes et remords? La solution à notre paix intérieure est peut-être dehors.

J’ai énormément de difficulté à résister à un sentier que je ne connais pas. Imaginez quand le dénudement des arbres permet de découvrir de nouveaux chemins à l’automne, et que l’on voit apparaître des traces que nous avions oubliés depuis le printemps. Je vire fou. C’est pourquoi je pars pas mal tout le temps avec plus de matériel que nécessaire.

« …où est-ce que tu t’en vas avec tous ces sacs sur ton vélo?

• je pars juste pour un « ptit tour » … »

Il vaut mieux être prêt. Tu prends un raccourci, et un deuxième, un autre, tu tires une ligne droite pour ne pas faire de détour, etc. Ça finit par faire des sorties courtes pas mal longue! Parfois je finis dans un cul-de-sac avec de la boue jusqu’aux genoux, mais souvent je découvre un nouveau paysage à faire partager aux collègues.

J’en ai d’ailleurs un qui semble souvent motivé à se perdre, probablement lui aussi dans l’espoir de se retrouver. Quand il décide de partir à l’aventure -sans avoir prit en note l’échelle sur la carte il appelle ça un « plan de con ». Je préfère le terme « plan de cabochon », c’est plus poétique.

Ça fait déjà quelques fois que je mentionne ce type d’aventure. Pour le profane ça peut sembler un peu hasardeux, et c’est habituellement le cas. D’où l’intérêt de toujours apporter des accessoires complémentaires. Que ce soit un brûleur et une théière, une poêle pour cuire du saucisson ou des champignons au beurre, un petit coussin pour se poser les fesses sur le bord d’un lac… Vous voyez le topo?

En fait, je vous lance l’idée de choisir un de ces gadgets de camping que vous n’utilisez jamais, et de le sortir lors de votre prochaine balade. Sortez ce filtre à eau et coulez-vous un bon verre quelque part!

Pour en revenir au terme cabochon, en français de chez nous ça veut dire « idiot ». Mais chez les cousins outre-atlantique et en joaillerie, un cabochon c’est un diamant poli, non taillé en facette. Et bien voilà : un diamant!

C’est ce qu’il nous reste les amis : des diamants! Ça on peut encore en extraire à volonté dans les Laurentides. Bon, nous sommes retournés à l’étape où l’on ne devrait pas s’arrêter nul part en chemin et ne pas changer de MRC, mais ce qui se passe au chalet, et rien qu’une fois, peut rester au chalet. On n’en est pas à une incompréhension près.

Donc sortez dehors. Ne vous mettez pas dans le trouble, mais c’est peut être le temps d’apprendre à utiliser une boussole et de s’en servir, il y a même des cours dans le coin de Morin-Heights!

Prenez votre paire de bottes, des bas de laine, une couple de bébelles et un sac à lunch. Une belle façon de lutter contre le mal actuel. Ressourçons-nous dans cette église naturelle et multicolore, où grâce aux sapins, il restera encore une zone verte.

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