Repenser les résolutions
Chronique d’un X
par jean-claude tremblay
À quelques jours de l’arrivée de Nicolas, et en attendant de visionner le traditionnel Bye Bye, on se prépare à tourner la page sur une année bien remplie. Plusieurs accueilleront ce passage annuel avec impatience, d’autres avec désolation, alors que certains s’en moqueront! Qu’à cela ne tienne, bon nombre d’entre vous allez formuler vos traditionnelles résolutions du Nouvel An, avant que le calendrier n’indique la date mythique du 1er janvier.
Du latin resolutio, la définition de « résolution » parle d’un « acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d’accomplir quelque chose ». Ça, c’est pour le LAROUSSE, mais dans le TREMBLAY, l’annuaire de la lucidité, on lirait plutôt : « on ne réussit pas nécessairement ce qu’on décide d’accomplir, malgré toute la volonté du monde et les ardents désirs ».
Voyez-vous, la volonté seule est largement insuffisante quand vient le temps de modifier une habitude, spécialement lorsqu’elle est ancrée dans notre conscient et notre subconscient. Sachant que, statistiquement parlant, le 15 janvier est considéré comme la date à laquelle la plupart des résolutions seront brisées, avouez qu’il y a de quoi être découragé!
Nous devrions pourtant être meilleurs, car ce rituel ne date pas d’aujourd’hui. Les Babyloniens le pratiquaient déjà, et les Romains aussi. D’ailleurs, ces derniers débutaient chaque année en formulant leurs promesses, soit les résolutions du temps, à leur dieu Janus, le dieu des débuts et des fins, d’où le mois de janvier tire son nom. Pourquoi alors, avec autant de pratique, ne réussit-on point à résoudre le mystère des résolutions? Entre tourtière et champagne, voici donc cinq pistes pour vous faire cogiter :
1 : L’emphase est souvent mise sur ce que l’on va perdre, et non gagner.
Je veux maigrir… je veux arrêter le sucre… Je veux moins boire… Vous voyez le pattern? Le fait est que ce n’est pas très encourageant. Misez plutôt sur des gains clairs, et non des pertes.
2 : Nos objectifs sont fondés sur la peur, et non sur l’amour.
Peur de manquer d’argent… peur de ne pas être aimé… peur de ne pas réussir… Faites-le par amour ou ne le faites pas du tout. Je n’ai pas arrêté de fumer en haïssant la cigarette. Je n’ai pas repris l’entraînement parce que j’haïssais mon corps. Je l’ai fait par amour d’un avenir meilleur.
3 : On attend les conditions gagnantes.
Je ne vais pas faire de politique avec cette expression « bouchardienne », mais la raison pour laquelle rien n’aboutit, en politique comme dans nos vies, c’est qu’on attend toujours le moment « parfait » pour passer à l’action. « Oui oui, une fois que j’aurai magasiné les gyms, trouvé le meilleur prix et un entraîneur, je vais aller m’entraîner ».
Vous savez quoi? Le moment, c’est maintenant. Mettez vos souliers et commencez à marcher.
Je n’ai pas attendu d’avoir parcouru tous les écrits de Patañjali et d’avoir étudié l’hindouisme avant de m’inscrire à des cours de yoga chaud : j’ai pris la décision en un seul appel : je me suis informé et me suis inscrit. (Merci Laetitia!)
4 : On est vague et trop ambitieux dans notre formulation.
« Je veux perdre du poids, méditer et changer de travail! ». C’est trop en même temps, ce n’est pas spécifique et c’est démoralisant. Commencez par découvrir votre « pourquoi », car votre « pourquoi » va vous aider à déterminer votre « comment ». Essayez plutôt : « Je veux être en forme pour être capable de suivre les petits en ski! … Je me donne le défi de marcher 30 minutes tous les deux jours après le souper, pendant une semaine ».
5 : On ne visualise pas assez.
Faites comme Marty McFly, démarrez votre DeLorean, projetez-vous dans le futur, prenez note de vos ressentis une fois vos résolutions abouties. Revenez ensuite dans le moment présent, rempli d’images et de sensations en haute définition. Visualisez d’avance chaque journée, et ressentez tout le plaisir avant même qu’il ne se manifeste de façon matérielle… et la réalité ne saura tarder à s’y conformer.
Personnellement, c’est rempli de joie et avec beaucoup de gratitude que je vais entendre les 12 coups de minuit ce 31 décembre. J’aurai alors une pensée toute spéciale pour vous, chers lecteurs. Vous, qui me faites le privilège de me lire, et aussi souvent de m’écrire. Puisse cette nouvelle année être celle où vous déciderez enfin de vous faire passer en premier, et de réaliser rêves et ambitions, car sans équivoque, vous le méritez. Joyeux Noël et une merveilleuse année!
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