La résilience : un ressort inestimable

Par Journal Accès

Suzanne St-Michel, collaboration spéciale

Depuis quelques décennies déjà, les gens me soulignent à quel point je suis une personne résiliente. Pourtant, j’ai toujours perçu ce commentaire comme une faiblesse.

Le mois passé, je me suis demandé ce que ça voulait dire et j’ai consulté mon bon ami, Le Petit Robert, où on définit la résilience comme étant la capacité à vivre, à se développer en surmontant les chocs traumatiques, l’adversité; on ajoute que c’est le RESSORT INTIME face aux coups de l’existence. C’est surtout cette dernière phrase qui m’a ébranlée!
Aussitôt, j’ai pensé à toutes les fois où j’ai voulu tout foutre en l’air et « crisser mon camp »… Pourquoi suis-je restée et demeurée positive? Je réalise que ce mot implique plusieurs étapes de la vie et que son amplitude est infinie; tant de mots et de verbes le complètent.
Nous endurons, nous vivons au ralenti, nous vivotons et végétons pour souffler un peu; nous sommes dépourvus et regardons le train passer – un arrêt dans une gare nous ferait le plus grand bien, juste un petit… Nous traversons une épreuve, un océan, et si rien ne se passe, nous coulons et mourrons! Qu’est-ce qui fait que nous sommes résilients?
Nous n’avons pas le contrôle sur la fatalité et les revers, mais nous l’avons en se nourrissant du meilleur et en broyant du noir le moins souvent possible – c’est le pire des fast-foods (c’est mon humble opinion). Quand le courage et la résistance nous manquent, c’est à ce moment-là que notre mur et notre façade nous protègent parce que c’est la seule défense qui nous reste pour ne pas tomber; pour moi, se durcir n’est pas la solution, je ne quitte pas un bateau malade!
Passer sa vie ou une partie de sa vie à vivre dans l’adversité épuise et rend malade. Nous en sortons parfois vidé, au bout de nos énergies, et il ne reste qu’à se rebâtir intérieurement, non seulement exister pour exister, mais pour vivre notre douleur, notre peine et notre deuil.
Les résilients choisissent d’être en vie et d’avoir une vie. Nous retrouvons peu à peu notre solidité, notre force et notre résistance. Parfois l’énergie nous manque, mais nous gardons le contrôle – le positif prend le dessus! Il y a plusieurs années, j’existais à Montréal et je vivais à la campagne et, malgré l’écoute et le soutien des gens qui m’aimaient, je me sentais bien seule.
Finalement, j’étais « parée à virer » (pour les amateurs de voile comme moi) et j’ai viré.
Quatre années à me rebâtir et à prendre des décisions sur ce qui devenait inacceptable – je ne serais plus jamais stressée ni victime. Ce n’est pas moi. Les mots « bonheur », «choix », « prospérité » et « affirmation » sont revenus dans ma vie et, croyez-moi, c’est pour la vie. Ce ressort intime face aux coups de l’existence, c’est comme le point G: je sais que je l’ai!
Ma philosophie est bien simple: la vie, c’est comme le vin, les années de « piquette », on se dépêche de le boire, et les grandes années, on le savoure tous les jours.
À votre santé (c’est une bonne année) !
Suzanne St-Michel est membre de la Table des Aînés et de son comité de communication et membre du C.A. de Prévoyance envers les aînés et présidente du C.A. de la Rencontre de Ste-Marguerite-du-Lac-Masson.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *