Santé: L’intervention? Non, l’intrusion…

Par Éric-Olivier Dallard

Ça m’écoeure, j’vous assure… On peut bien dire et redire combien notre système de santé coûte cher…

Bon d’accord l’histoire est toute simple, même pas une «histoire d’horreur», mais elle se répète et se répète, dans toutes les sphères d’activités de la médecine (ma sœur est médecin, je sais de quoi je parle).

Donc je vais me faire nettoyer les dents et passer un examen y’a deux semaines. Comme j’ai changé de «quartier», j’ai changé aussi de dentiste. On ouvre un dossier à mon nom, questionnaire de routine: les maladies, les allergies, etc…

Et puis, ce sont «LES» radiographies. Alors là, on ne lésine pas. En plus des radios ciblées de la dentition, on me «demande» de passer un espèce de scanner qui fait le tour du crâne… sans me demander mon accord bien sûr. Devant mon étonnement (en fait je ne suis pas adepte des radiographies dont je suis plutôt porté à me méfier…), l’on cherche à me rassurer: l’on ne fait passer ce genre de radio qu’une fois tous les cinq ans, l’irradiation est minime… D’accord… mais jamais l’on ne m’a demandé si j’en avais passée il y deux ans ou deux mois! J’aurais bien pu le faire la semaine précédente.

Il y a un mépris, une condescendance sans nom à ne rien demander au «pa­tient», à ne pas s’informer ni informer, à ne requérir son accord sur rien, à ne rien expliquer. Trop con, le patient, pour sa­voir… pour avoir le droit le savoir…

Et ce mépris, cette condescendance, coûtent chers à plusieurs niveaux: en confiance qu’a le patient dans son système de santé (oui, la confiance c’est des deux bords!), dans la réussite des interventions (un patient qui comprend le traitement administré est plus réceptif à ses bénéfices), et en argent surtout.

Car rien qu’en écoutant le patient, d’ailleurs, un bon médecin arriverait d’ailleurs au même diagnostic que celui obtenu au bout d’une batterie de tests au coût prohibitif… Mais ces batteries de tests font l’affaire de bien du monde, hein?

Ce jour-là, mon dentiste a tenté de m’administrer bien plus de tests que je n’en souhaitais. Remarquez: Parce que je bénéficie de l’assurance de Radio-Canada de la Douce, sans doute suis-je un client intéressant…
«Ils vont nous trouver…»: Pauvres Bloquistes, à la langue pauvre…
«Ils vont nous trouver sur le chemin du Québec».

Mais quel slogan idiot, du Bloc québécois. Décidément, les «idéateurs» ne cesseront de me surprendre. Combien de «cerveaux» ont travaillé sur cette phrase qui doit être un phare, le fer de lance de la prochaine campagne électorale fédérale du BQ?…

Que ce parti fasse de la langue l’un de ses principaux chevaux de bataille et qu’il ne sache en tenir les rênes dans son propre slogan est d’une infinie tristesse.

Exercice de sémantique. La langue française ne nous a-t-elle pas appris que l’expression «se trouver sur le chemin de quelqu’un» veut dire «lui mettre des bâtons dans les roues», chercher à l’empêcher d’accéder à sa destination?!

Si je dis: «Tu vas me trouver sur ton chemin», je veux dire que je serai «un mur» dressé devant toi et tes aspirations. Avec ce slogan, le Bloc dit ex-ac-te-ment le contraire de ce qu’il veut dire, à savoir «qu’ils vont nous trouver sur leur chemin».

Je suis triste un peu de savoir ma langue défendue par ces gens qui n’en ont aucune subtilité.

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