Sur le ring
Par Mimi Legault
La chronique à Mimi
par Mimi legault
Je n’écris jamais pour recevoir des fleurs, mais plutôt pour tenter un brin de réflexion. Malheureusement, ceux que je vise parfois ne me lisent généralement pas. Cette semaine, je tire à bout portant sur certains parents. Retenez bien le mot certains. Si le chapeau vous va, mettez-le. Sinon, voilà ma foi, une bien bonne nouvelle. Ma carrière d’enseignante s’est terminée plus tôt que prévu. Il me restait, je crois, deux années à compléter. Mais j’ai toujours dit qu’avant de faire la une d’un journal titré : « Une enseignante mord un parent », je me retirerais dans mes terres. J’ai tenu parole. Et pourtant, je ne porte en moi aucune trace de violence.
Vers la fin de ma carrière, je n’en pouvais plus de ces parents devenus malentendants alors que je leur apprenais que leur moussaillon se montrait extrêmement impoli, violent dans ses paroles et sourd à l’obéissance. Beaucoup d’entre eux auraient eu besoin d’un cours pour bien élever leurs enfants. Pourquoi pas, si cela pouvait les aider? Et dire qu’il faut un permis pour pêcher!
Enseignante, j’avais écrit un mot à la famille d’une fillette de huit ans qui manquait de respect à tout : au prof, à ses amis, au matériel pédagogique. La réponse du père me scia en deux : « Je vais continuer à lui donner une éducation non restrictive, nous verrons plus tard ».
Une prof de la maternelle, après moult essais vains, avait dû se résoudre à installer dans un coin retiré de sa classe un élève qui tombait en crise à chaque fois qu’elle lui refusait quelque chose. Réponse de la maman : « Désolée, mais mon fils ne connaît pas le mot non. S.V.P., laissez-lui au moins choisir son coin »!
Ça, c’était voilà quinze ans. Faites le calcul. Ces p’tites bibittes-là ont vieilli et sont devenues à leur tour des géniteurs. Ce n’est donc pas étonnant que leurs rejetons se prolongent à travers eux! C’est uniquement sous cet angle que je chronique cette semaine : le rôle crucial des parents à la maison. Et comment inculquer le sens du respect et de la responsabilité? Trois choses : par l’exemple, l’exemple et l’exemple. Vous ne devriez pas vous formaliser que votre enfant ne vous écoute pas, mais de vous inquiéter en sachant qu’il vous observe à chaque instant.
Votre tit-loup a besoin d’un clan, d’une tribu, d’un réseau, d’une famille. Appelez ça comme vous voulez, mais assurez-vous que ce soit le bon. Il n’existe aucune recette pour devenir des parents parfaits, mais il y en a mille pour être simplement de bons parents présents pour leur marmaille.
Dans la plupart des cas, si un enfant ne fonctionne pas à l’école, il en est généralement de même chez lui. J’ai une montée de bile quand le parent me répond que, pourtant, tout va tiguidou à la maison. C’est extrêmement difficile d’élever un enfant, c’est un rôle de tous les instants qui tient à la fois de la partie de plaisir et de la guérilla. Ça dure toute une vie et il n’y a pas de date d’expiration.
Ça va peut-être vous surprendre, mais mon chum et moi avons rarement puni l’un de nos enfants. Suite à une faute quelconque, on lui demandait d’aller s’asseoir sur la deuxième marche de l’escalier qui menait à sa chambre et de réfléchir au geste qu’il venait de commettre. Lorsqu’il se sentait prêt, l’un de nous deux allait s’asseoir avec lui et on jasait dans le plus grand respect. C’est loin d’être une recette gagnante, il y a eu des hauts et des bas, chacun sa façon. Avant de devenir maman, une amie m’a déjà dit qu’elle avait quatre théories pour élever des enfants. Maintenant, elle a quatre enfants et plus aucune théorie.
Une dernière chose, chers parents : serrez vos gants de boxe lorsque vous rencontrerez le prof de votre petit. Je sais, il a le dos large. L’autre jour, j’écoutais une mère se plaindre que son enfant de quatre ans lui tirait les cheveux et qu’il ne l’écoutait jamais. Que son mari en riait. Qui avait raison?, demandait-elle. Ma réponse? Attendez encore un an madame, parce que ce sera la faute de l’enseignante de la maternelle qui ne l’aime pas!
Bref, les parents ont le droit d’avoir des enfants, mais l’inverse est vrai. Les enfants aussi ont également le droit d’avoir des parents!
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