Tous borderline
Par Josée Pilotte
Ah comme la neige a neigé, il neige, il neige, partout et surtout dans mon coin de pays… Morin Heights, ça vous dit-tu quelque chose? Où vis-je, où vais-je? Et chez vous, c’est-ti pareil?
Impossible de passer à côté du sujet puisqu’elle nous tombe dessus, la neige, depuis le mois de novembre, et qu’il ne semble plus avoir de fin, l’hiver.
Sortez les gageures, l’hiver québécois 2008 passera sans doute à l’Histoire tant par son ampleur que par l’impression qu’il nous laisse, sans voix. Une fin illimitée tout comme les élections américaines ou, plus près de nous, les élections adéloises (qui sont comme l’hiver: au début c’est exitant; au bout d’un moment c’est complètement «boring»…)
Oui, l’hiver québécois passera probablement à l’Histoire, accumulant les pilules au fond des sacoches, qui n’y restent pas longtemps, pas comme l’hiver qui, lui, semble avoir pris racines dans nos vies. Ma vitre est un jardin de givre…
Les pilules aux fond des sacoches… Et Dieu sait qu’on a la main baladeuse pour gober la bleue, celle qui fait tant de bien à notre «mennntal». Qu’est-ce que le spasme de vivre? Ô la douleur que j’ai, que j’ai…
Okay, j’arrête avec mon Nelligan… je ne voudrais pas avoir l’air moi-même en manque de pilules. Je vous l’ai souvent dit, je suis plutôt du genre à faire sortir le «méchant» en m’époumonant en pratiquant mon jogging quotidien (même à moins 25 degrés, je sais, je sais, je suis borderline…), qui me sert d’exutoire. J’use les rues de Saint-Sauveur qui, elles, deviennent mon purgatoire quotidien. C’est ma médecine à moi. C’est ma pilule à moi.
Mais. Je dois admettre que j’ai eu, moi aussi, de sérieux doutes sur mon équilibre mental, en voyant, cette semaine, cette avanlanche poudreuse nous envahir.
Chers amis lecteurs, sauvons-nous de cette folie passagère et courons gaiement, le ciel est bleu, les oiseaux cui-cui et le soleil brille devant; malheureusement pas toujours pour vous chers Adélois, mais ne perdez pas espoir, il semble qu’un vent de nouveauté soufflera sous peu sur Sainte-Adèle – en espérant qu’il ne soit pas un blizzard.
Tous borderline comme nous, vos candidats, tous prêts à faire le saut de l’ange, en souhaitant qu’ils ne finissent pas en enfer, comme le poète Nelligan qui finit ses jours au fond d’un asile.
Tous prêts à faire le grand saut pour changer les choses, à rêver de lendemains qui chantent. Aux Descôteaux, Charbonneau, Houle et autres indépendants de ce monde: une envolée majestueuse plutôt qu’une chute dans le vide.
L’Amérique se cherche un dieu, qu’elle se réinvente; cette fois-ci, il sera Noir ou bien Femme; donc elle changera.
Ça, c’est clair.
Sainte-Adèle se cherchera, elle, un sauveur. Il aura la blancheur de la neige?…
Ça, on verra…