Ensemble et c’est tout
Par Josée Pilotte
Mon Dieu! Moi j’faisais juste m’amuser là, dans ma dernière chronique, avec les trois plateaux de mon vélo… Sont susceptibles, les mecs qui m’entourent quand il s’agit de PERFORMER!!!…
Y’a Dallard, à ma gauche, qui comprend strictement rien… pis mon chum qui… ah pis!, j’vous laisse lire…
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«À Madame l’Éditrice.
Comment vous dire les choses, Madame la Directrice?…
Ben… c’est très bien pour votre orgueil de femme de voir les choses sous un seul angle dans votre dernière chronique mais, dans les faits, c’est moi, Mme Pilotte, qui étais toujours en avance sur vous et qui étais le premier de retour à la maison après une montée à 18 degrés (c’était l’angle de la montée en question, pour votre information!). Mon coup de pédale est 50% plus fort que le vôtre et, en descente… et bien, vous connaissez la suite!!!
Ainsi, pour votre article de cette semaine j’aimerais bien que vous remettiez les faits en perspective (pour l’orgueil d’un gars…)
Je t’aime!»
– Chéri
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«Au Sportif de mon cœur.
«Je savais bien que je vous ferais cet effet en écrivant ces mots dans ma chronique mais pour votre infomation, Chéri, lors de notre première sortie en velo vous étiez, si ma mémoire est bonne, ni plus ni moins qu’à côté de votre vélo et non dessus pour monter la fameuse «côte» à 18 degrés.
Donc, pour résumer la chose: moi j’ai gravi à DEUX reprises un sommet que vous n’avez vaincu QU’UNE fois. C’est fou ce que l’orgueil peut faire faire, han?
Mais.
Ne vous inquiétez pas, vous êtes toujours le premier au sommet de mon imaginaire!
Amoureureuse moi!»
– Chérie
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Bon.
Parlons franchement maintenant. J’veux bien flatter le Chéri en question en vous racontant n’importe quoi, en vous laissant croire qu’il m’a devancé d’au moins… euh… 10 bonnes grosses minutes pour monter cette foutue côte. Oui, s’il le faut, j’veux bien le faire, pour l’orgueil de Chéri, l’homme d’honneur (qu’est-ce qu’il faut pas faire pour son couple!…)
Mais, au fond, l’importance c’est de se croire soi le meilleur, pis on se croit tous un peu non? Vous, moi, Chéri. Surtout Chéri!
Fabian Cancellera, prénommé «la fusée», actuelle vedette du Tour de France 2007 a bien défendu son maillot jaune lors de la troisième étape de 236.3 km (ça
c’est du km… han, Chéri!!!) séparant Waregem en Belgique, de Compiège.
Je suis complètement obnubilée par la machine humaine; c’est vraiment fascinant de les regarder aller se dépasser, donner le maximun d’eux-mêmes pour un dernier tour de roue, jour après jour. J’admire cette détermination. Vraiment!
Je suis de cette race-là, de celle pour qui le dépassement signifie quelque chose. Le sport, c’est mon Paxil, c’est mon exutoire, un remède qui me fait voir la vie plus «cool». Le sport ça entraîne un certain rapport à la vie, plus sain, un certain rapport aux êtres, plus simple (peut-être pas toujours pour chéri mais en tout cas!!!)
Un rapport plus simple, vous savez? Simple comme de vous laisser croire que Chéri est arrivé premier même si c’est moi qui porte le maillot jaune.
Hein!, Chéri, dis-le donc que je suis la meilleure… La meilleure pour toi!
Parce qu’au fond, si la vie de couple est un parcours cycliste, l’important c’est pas d’être le premier au sommet mais d’être ensemble et c’est tout, au même endroit au même moment!
Au sommet de NOTRE imaginaire!