Macédoine pour l’âme
Par Josée Pilotte
120 km… Ça brûle, ça brûle…
Ça y est, j’y suis arrivée, les jambes mortes certes, mais la fierté, ma fierté, est bel et bien vivante. La semaine dernière eut lieu le vrai «test» de ma courte vie de cycliste: rouler 120 km avec ma gang de pros; un réel dépassement de soi, de «moi».
Je réalise qu’avec tous ces nouveaux défis, je repousse toujours un brin plus loin mes limites en me débarrassant peu à peu des objections bidon du «chus pas capable» que je m’impose trop souvent par simple vertige de l’inconnu. Il est vrai que 120km, ça fout les jetons, que t’en dors presque pas la veille, que tu te réveilles avec un p’tit mal de cœur à 5 heures du mat’, mais rassurez-vous, quand tu as un Michel ou une Manon dans ta vie pour te remettre les choses en perpectrives, ça vous change le paysage, ça madame, ça rassure son homme.
Je vois encore Michel me dire afin de me sécuriser un peu: «Écoute Josée, ça dépend toujours comment tu regardes la chose… si je te dis 120 km, ça te fait quoi?»
– Ça fait PEUR!!!
«Alors si je te dis 5 heures de vélo, là, ça te fait quoi?»
– Euh… peur aussi peut-être???
«Okay bon comment je pourrais bien te dire ça?… Une petite journée de congé entre copains …à rouler sous un soleil automnal… au bord du lac Champlain… et pour combler le tout, sur de la belle asphalte… Ça te fait quoi?»
Ça fait WOW!
– Pis si je te dis 160 km dans deux semaines, ça te fait quoi?
– (…)
Pourquoi Gendron?
Au départ on cherchait quelqu’un capable d’exprimer des idées claires et des idées fortes sur l’actualité municipale, à l’image de nos dossiers (pour tous ceux qui ne l’avaient pas remarqué encore!)
Pourquoi Gendron?
Parce qu’on aime son côté frondeur.
Parce qu’on aime la façon dont il a défendu sa ville, qu’il la fait bouger, qu’il l’a mis sur la map.
Parce que dans les Laurentides on l’écoutait beaucoup au 98,5 et qu’il est de ceux capables d’emmener des idées sur la place publique.
Parce que, que l’on soit d’accord ou non avec ses idées, une société qui pense est aussi une société qui avance.
Parce que même en région, il ne suffit pas pour être maire ou journaliste, d’être seulement «un bon gars».
Nous on l’a notre bad boy!
J’voulez-vous-tu, madame!
Mon fils Lucas est passé maître dans le vouvoiement cette année, une toute nouvelle matière à l’agenda scolaire. Je rigole bien évidemment, quoique ça ne doit pas être évident pour les profs de faire respecter cette nouvelle règle de politesse. Nous, les Québécois, ne sommes pas très forts (très fiers?) en matière de vouvoiement; on aime bien les toé, les moé pis les voulez-vous-tu madame, une langue qui est un patrimoine à elle seule, que l’on revendique fièrement. Kin toé, ciboère!
Il faut le voir mon petit Lou avec son nouveau professeur de 2ième année, sa petite main en l’air, se tortillant sur sa chaise en agitant la main pour attirer l’attention de sa maîtresse: «Vous me permettez-tu d’aller aux toilettes, Madame Marie-Zozée?»
Je félicite l’école Marie Rose pour avoir encourager cette forme de respect qui malheureusement s’effrite au nom du je-m’en- foutisme et d’un invidualisme nombriliste. Je contre toé. À la longue on finit par oublier l’autre, à l’effacer, pour ne laisser place qu’à un pauvre je-me-moi.
Vous voyez-vous? Vouvoyez-vous!