Colloque sur l’habitation : Sainte-Adèle veut « Agir maintenant ! »
La Ville de Sainte-Adèle tenait son colloque sur l’habitation, mercredi 10 mai, sous le thème « Agir maintenant ! ». L’objectif était de rassembler les intervenants des différents milieux, afin de faire l’état de la situation sur la pénurie de logements et d’y trouver des solutions concrètes.
Parmi ces solutions, Sainte-Adèle envisage de créer prochainement un organisme à but non lucratif (OBNL) pour gérer le logement. Cela permettrait d’obtenir du financement plus facilement, tant sous forme de subventions que de contributions privées, explique la mairesse Michèle Lalonde en entrevue. Cet OBNL pourrait acheter et développer des terrains. Avec le temps, les projets immobiliers deviendraient une source de revenus, permettant ainsi de développer encore plus de logements.
Des intervenants intéressés à participer se sont manifestés durant le colloque. Mme Lalonde souhaite les inviter dans les prochaines semaines, pour discuter ensemble de la meilleure approche à prendre. Le colloque a aussi permis aux intervenants des différents milieux de tisser des liens, s’est réjouie la mairesse. « Les gens réseautaient beaucoup dans les corridors. »
Travailler ensemble
Catherine Hamé-Mulcair, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs et présidente du comité logement de la MRC des Pays-d’en-Haut, a participé au colloque. Elle a remercié Mme Lalonde d’avoir organisé ce colloque et a salué le « leadership fort et inspirant » de Sainte-Adèle. En réponse, la mairesse de Sainte-Adèle a assuré vouloir travailler « tous ensemble » avec la MRC, et partager avec elle son expertise. « Je me rends compte que tu ne peux pas travailler seul. Ça prend la concertation du milieu », souligne-t-elle en entrevue.
D’ailleurs, la politique sur l’habitation de la MRC est présentement en rédaction, et le second Sommet de l’habitation, en octobre prochain, permettra de faire le point, a assuré Mme Hamé Mulcair. Selon elle, ce sont la mixité sociale et la qualité de vie, les « deux piliers de notre identité régionale », qui doivent guider le développement de logements.
État de la situation
Un panel d’intervenants a fait état des conséquences de la pénurie de logements. Celui-ci était composé de Janie Ducharme, directrice générale de la Maison de la famille; Marie-Andrée Cyr et Mathieu Harkins, respectivement directrice et chef d’équipe de la Maison des jeunes de Sainte-Adèle; Laurence Richard, agente de Place aux jeunes Les Pays-d’en-Haut; Élise Gauthier, coordonnatrice du Café communautaire L’Entre-Gens; et Jean-Paul Déom, président intérimaire de la Table des aînés des Pays-d’en-Haut.
Pour Mme Ducharme, la pénurie de logements disponibles a des conséquences concrètes. Elle donne l’exemple de femmes victimes de violence conjugale qui, faute de trouver un endroit, doivent littéralement déménager de Sainte-Adèle avec leur famille. Selon M. Harkins, les jeunes qui sont plus vulnérables ne peuvent simplement pas compétitionner avec les professionnels ou les retraités sur le marché du logement. Ils doivent donc trouver un logement d’abord, à l’extérieur de la région, et seulement ensuite se trouvent-ils un emploi.
D’ailleurs, Mme Cyr a annoncé que le Labyrinthe, qui offre de l’hébergement temporaire et de l’accompagnement auprès des jeunes et des adultes dans le besoin, déménagera. La nouvelle adresse sera deux fois plus grande, s’est-elle réjouie. « Il faut qu’on loge nos jeunes, qu’on les garde et qu’on en prenne soin. »
Mme Richard a souligné que la population de la région est vieillissante, et qu’il est important d’y ramener une main-d’oeuvre qualifiée. « La vitalité d’une communauté passe par une population active. » Cependant, il est plus facile d’attirer des jeunes que de les installer ici. Dans la dernière année, Place aux jeunes a accompagné 111 jeunes, mais n’a réussi que 11 migrations. Les deux principales difficultés sont le manque de places en garderie et l’absence de logement, a expliqué Mme Richard. « Au-delà du revenu, il n’y a juste pas d’appartements disponibles. »
Mme Gauthier, elle, travaille auprès de personnes qui occupent des logements précaires : mal entretenus, trop chers, dans des motels ou des sous-sols, humides et parfois avec des champignons. Certains sont même victimes de chantage de la part de leur propriétaire. « Il y a une portion de la population aînée qui est incapable de se loger de façon décente. » Cela amène beaucoup de détresse psychologique, plaide Mme Gauthier.
S’inspirer des voisins
Frédéric Broué, maire de Sainte-Agathe-des-Monts, et Simon Dufresne, son directeur général, ont aussi partagé les initiatives de leur ville. Ces dernières années, le conseil de Sainte-Agathe a passé plusieurs résolutions pour encourager le développement de logements, explique M. Broué. Parmi elles, on compte l’octroi d’aide financière, des crédits de taxes, et des subventions pour la construction, la rénovation et la location de logements locatifs.
« On a modifié la politique de vente de terrain pour encourager les premiers acheteurs », a ajouté M. Broué. La Ville permet également l’ajout d’unités d’habitation accessoires sur un terrain. Par ailleurs, des ajustements ont été faits à la planification et à la règlementation, afin de mieux accompagner les promoteurs. « Ce n’est pas vous qui allez attendre après la Ville, mais c’est nous qui allons attendre après le promoteur », a illustré M. Dufresne.
1 commentaire
L’effort est louable mais la mixité sociale est un désastre. J’ai habité 2 ans sur la rue Blondin dans le projet d’Interloge . Intimidation, violence conjugale, voisins irrespectueux et enfants mal élevés brisant les arbres etc . L’OBNL étant à Montréal nous étions en quelque sorte laissé à nous mêmes. J’ai enduré la situation 2 ans et incapable de trouver un logement décent sans payer un loyer excessif à Sainte-Adèle (une ville que j’adorais) j’ai quitté pour l’Outaouais. Je compatis avec les autres locataires qui sont restés et qui me voyait partir avec envie. Ils continueront d’avoir la visite des policiers 2 à 3 fois par mois sans résultat probant.