Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi

Par cynthia-cloutier-marenger

Tenue de consultations publiques à Saint-Jérôme

Le 10 septembre dernier, la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi s’arrêtait à Saint-Jérôme. Elle y tenait des consultations publiques portant sur la réforme mise en place par le gouvernement Harper en janvier 2013. Mémoires et témoignages ont été recueillis par les coprésidents Gilles Duceppe, Rita Dionne-Marsolais et les commissaires Michel Bédard et Yvon Boudreau.  -Par Cynthia Cloutier Marenger

C’est au Best Western Plus Saint-Jérôme que se sont déroulé les consultations publiques de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, dont le mandat est de documenter les effets de la réforme implantée en janvier 2013 en consultant la population, les experts et les divers acteurs du marché du travail de chaque région du Québec.

À cette occasion, cinq mémoires ont été remis à la Commission et sept témoignages ont été entendus par les coprésidents et les commissaires pour les Laurentides. Leur but était de rendre compte des suites de la réforme dans la région et d’en pointer les possibles effets négatifs en regard de sa spécificité. Les participants étaient également invités à proposer des modifications à l’actuel régime fédéral d’assurance-emploi.

Laurentides Économique

Parmi les mémoires déposés, celui de Laurentides Économique, organisme visant l’essor économique de la région, avait pour but de dresser un portrait du marché du travail dans les Laurentides. Il s’est ainsi attardé à l’une de ses spécificités structurelles: la saisonnalité de ses emplois.

Selon Stéphane Lalande, président de Laurentides Économique, il importe de faire comprendre aux gestionnaires de l’assurance-emploi que «ce sont les emplois qui sont saisonniers et non les employés». Ainsi, un employé d’une station de ski ne devrait pas être pénalisé pour une situation hors de son contrôle.

Toujours selon M. Lalande, puisque la région s’est développée sur la base d’industries saisonnières, qui ont notamment une influence directe sur le commerce de détail et sont dépendantes du tourisme, on se doit de trouver des solutions adaptées à cette réalité. Laurentides Économique travaille d’ailleurs dans ce sens.

Un projet pilote financé par Emploi-Québec a ainsi pour objectif de créer un réseau d’employeurs recommandant leurs travailleurs lors de la saison morte. Cette initiative permettrait aux entrepreneurs de conserver leurs employés d’une année à l’autre, et aux employés d’éviter de devoir se trouver un emploi permanent possiblement loin de chez eux et moins payant.

Fragiliser le marché du travail

Pour Pierre Dionne Labelle, député fédéral de Rivière-du-Nord ayant aussi déposé un mémoire à la Commission, la réforme de l’assurance-emploi a pour effet de fragiliser le marché du travail principalement dans l’est du Canada, où les secteurs d’emploi sont en grande partie saisonniers. Selon lui, les employeurs sont inquiets: arriveront-ils à recruter du personnel?

À long terme, puisque la réforme actuelle oblige les prestataires à accepter des emplois parfois à 70 % de leur précédente rémunération, le député craint également une baisse généralisée des salaires. «L’assurance-emploi n’est pas une vraie assurance si autant de conditions en rendent l’accès aussi difficile», croit-il.

Le dépôt du rapport est prévu le 30 novembre prochain.

Pour une version complète des mémoires cités, consultez le site de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi:

www.cneae.gouv.qc.ca/bibliographie/memoires.asp.

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