(Photo : Courtoisie)

12 jours d’action contre la violence faite aux femmes : L’importance d’en parler

Par Marie-Catherine Goudreau

Les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes prennent fin le 6 décembre, jour de la commémoration de l’attentat de Polytechnique. Depuis le 25 novembre, le Comité local d’actions féministes de Saint-Jérôme sensibilise la population à la violence envers les femmes.

« C’est important de souligner les 12 jours d’action encore cette année, car il y a encore des femmes et des enfants qui perdent la vie. Polytechnique, ça ne fait pas si longtemps que ça. Puis ça arrive encore », soutient Isabo Arbic, intervenant au CALACS L’Ancrage de Saint-Jérôme.

Ainsi, tout au long des 12 jours d’action, les membres du Comité local d’action féministe (CLAF) de Saint-Jérôme ont distribué des rubans blancs. On invite la population à les porter durant ces 12 jours. Les organismes ont aussi sensibilisé les jeunes dans les écoles et la population aux enjeux de violence envers les femmes. Puis, du côté de Sainte-Agathe-des-Monts, la maison L’Ombre-Elle organise des activités en maison en présence de jeunes femmes qui ont vécu de la violence conjugale.

Précarité genrée, violence ignorée

Un des principaux enjeux de cette campagne est la précarité et la pauvreté qui touchent davantage les femmes. « En 2023, alors que le coût de la vie atteint des sommets et que les salaires peinent à suivre l’inflation, il est plus que temps de se questionner sur ce que nous acceptons en tant que société », peut-on lire sur le site web du comité des 12 jours d’action.

« Les femmes ont encore des salaires plus bas que les hommes et vivent davantage dans la précarité. Cela les rend plus vulnérables à vivre des violences et à rester dans des situations de violence », explique Mme Arbic. La situation est d’autant plus grave cette année en raison de la situation de pénurie de logements abordables et de l’inflation, indique l’intervenante.

« Backlash » 

Le phénomène de « backlash » misogyne est aussi inquiétant, souligne Isabo Arbic. On en apprend plus sur ce phénomène dans une série d’articles publiée récemment par le quotidien La Presse.

On y lit notamment que la présence du discours misogyne chez les jeunes augmente, entre autres parce qu’ils suivent des influenceurs masculinistes, qui prônent un retour aux rôles traditionnels.

« Autant qu’on a pu avancer avec le mouvement #moiaussi, autant qu’on sent maintenant une résistance de la droite. C’est quand même inquiétant parce que c’est là aussi chez les jeunes », explique-t-elle. Les organismes travaillent donc en prévention avec eux pour les amener à avoir un regard critique sur les vidéos d’influenceurs, par exemple.


Commémoration

La commémoration du 6 décembre aura lieu de 12 h à 13 h à la place de la Paix à Saint-Jérôme. Durant l’évènement, on prendra un moment pour nommer les 14 femmes assassinées à Polytechnique. Il y aura également un moment de recueillement pour honorer les femmes et les enfants qui ont perdu la vie cette année.

Amnistie internationale va également prendre la parole et Isabo Arbic, intervenante, lira un témoignage de Laurence Gratton, qui a vécu une situation de violence. Puis, une policière parlera de ce qui se fait dans les Laurentides pour contrer la violence faite aux femmes.

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