(Photo : Nordy)

Communier avec la montagne

Par Marie-Catherine Goudreau

Pluie, neige, vent ou froid : rien n’empêche Xavier Martinez de descendre et monter chaque jour le mont Gabriel à Sainte-Adèle. Marcher dans la nature est devenu un besoin essentiel, voire vital, pour l’homme de 79 ans. Rencontre.

« Il y a quelque chose qui m’a touché du mont Gabriel. C’est la nature, c’est la beauté. C’est une montagne qui est fière et difficile d’accès. C’est ce qui me plaisait », explique M. Martinez.

Photo : Nordy

Trouver sa place en nature

En 2007, un peu par hasard, M. Martinez et sa femme se sont installés au mont Gabriel. Fils de parents espagnols, M. Martinez a grandi en France. Avec son travail, il a voyagé à travers le monde, de l’Europe à l’Afrique jusqu’en Australie. Pourtant, après toutes ces destinations, c’est la région des Laurentides qu’il a choisie. Il retrouve au mont Gabriel un apaisement qui comble maintenant tous ses besoins.

« Certains vont à l’église, d’autres à la mosquée ou à la synagogue. Moi, je vais à la marche dans la nature. » – Xavier Martinez

Tous les jours, peu importe le temps dehors, M. Martinez part marcher. Alors qu’il habite au sommet de la montagne, il la descend jusqu’à la station de ski, puis remonte. Les gens du quartier le surnomment même « le marcheur du mont Gabriel ».

C’est une routine qui est bien ancrée dans sa vie. « Le matin, je prends mon café en regardant le soleil qui se lève sur les montagnes. Après je vais marcher. Je vois la nature qui se réveille, les animaux, les oies sauvages, les chevreuils, les dindes. C’est beau. »

Photo : Nordy

Un moment de recueillement

Il raconte qu’au début, marcher était plus difficile, que c’était comme un devoir. Puis avec le temps, « c’est devenu autre chose. C’est devenu une nécessité. » « Certains vont à l’église, d’autres à la mosquée ou à la synagogue. Moi, je vais à la marche dans la nature », constate M. Martinez. « On peut être avec soi-même. »

Pour lui, il s’agit d’un « moment paisible, de recueillement, avec la nature ». « La marche, ça ouvre l’esprit, ça aiguise la conscience, ça élève l’âme. On peut aller chercher des choses qu’on ne trouvera pas en restant assis sur son siège à regarder la télévision », dit-il. 

Maintenant, il ne veut plus voyager. Il souhaite rester là où le bonheur l’amène. « J’ai tellement voyagé, j’ai été partout. Je veux rester au mont Gabriel. Je suis bien ici, ça me suffit. »

Un poème pour le Mont Gabriel

C’est en marchant que l’idée d’un poème est venue à l’esprit de M. Martinez. Les mots étaient en lui, donc il les a écrits. « Je ne me suis pas dit un jour que j’allais composer un poème. C’est arrivé comme ça. Il fallait que ça sorte. »

C’est la pente abrupte, d’une montagne fière,

Couronnée par la belle et sage rue des Quatre-Saisons.

À ses pieds, chante une brune rivière,

La capricieuse et volage rivière à Simon !

Ayant voyagé partout, venu d’ailleurs,

Il s’arrêta sur le Mont Gabriel, par hasard,

Dont il s’énamoura au premier regard !

Et, décida d’y rester pour le pire et le meilleur !

Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente,

Le regard toujours levé vers le ciel,

Inlassable, il s’accroche à la pente,

Le marcheur du Mont Gabriel !

Il a froid, nature, prends-le dans tes bras,

Il est temps de tirer sa révérence ici-bas !

Il ne voit plus le Roi Soleil éblouir le matin,

Et le soir, illuminer le ciel au lointain !

Il n’entend plus, l’appel là-haut dans les nuages,

Au rassemblement pour le départ, des oies sauvages !

Il ne sent plus son âme monter vers le ciel…

Le marcheur, vient de quitter le Mont Gabriel !

2 commentaires

  1. Ha ! Que la Montagne est belle , notre jean Ferrat du Mont-Gabriel.
    La marche est une excellente thérapie, tout comme le ski de fond !!!

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