Deux amis à la conquête du camp de base de l’Everest : La suite

Par Rédaction

Accès suit l’aventure de deux courtiers immobiliers de Saint-Sauveur et amis depuis leur tout jeune âge, Louis-Charles Ménard et Marc-André Pilon, qui sont partis la semaine dernière à la conquête du camp de base de l’Everest. Ils sont accompagnés par le guide et alpiniste le plus reconnu au Canada Gabriel Filippi, qui a atteint le plus haut sommet du monde quatre fois. Lisez la suite leur aventure !

27 mars

Nous sommes à Namche Bazzar petit village Népalais à quelques 3 400 mètres en altitude. C’est considéré comme la capitale des Sherpas. Nous y sommes arrivé après deux jours de marche et notre atterrissage à l’aéroport de Lukla. Nous devions prendre l’avion de Katmandou, mais tous les vols ont été cancellé… Surprise et chance de pouvoir faire le trajet finalement en hélicoptère ! Bien qu’inattendu, ce vol fut mémorable, malgré la visibilité très limité en vol en raison de la température. C’est impressionnant de constater l’infrastructure et l’inclinaison de la piste d’atterrissage la plus dangereuse au monde ! « Chaos organisé » impressionnant dans cette gestion des vols, passagers et bagages.

Début de la randonnée dans ce même village de Lukla. La propreté des sentiers, des petits villages est remarquable. Nous sentons les Népalais fiers et très accueillants ! La montée des deux premières journée se passe très bien. Les conseils de notre guide Gabriel fonctionnent. 

Deux essentiels : Boire 4 litres d’eau par jours et ralentir le pas. Cette montée au ralenti a pour simple but de s’acclimater à l’altitude et d’éviter le mal des montagnes. Cette montée au ralenti nous fait apprécier les paysages unique et grandiose ! Demain : journée de repos pour s’acclimater à l’altitude.


30 mars

Nous avons dormi deux nuits à Namshe Bazar pour les besoins de la cause ! La raison est simple. Il est essentiel de passer 24 heures à cette altitude pour s’y acclimater. Monter sans prendre le temps de

s’acclimater est difficile et dangereux pour les maux de tête et le mal des montagnes. Déjà, certains de notre groupe ont de la difficulté à s’acclimater à cette altitude et nous sommes seulement à 3 400 mètres. Une montée le lendemain à 3 800 mètres afin de connaître notre tolérance et on redescend à notre refuge pour la deuxième nuit. Quelle chance de pouvoir dormir deux nuits avec une couverture chauffante !

Direction sous la bruine et la pluie au prochain refuge pour une nuit à 3 800 mètres… on repassera pour le confort. Le nom du refuge « Paradise lodge » nous a fait bien rire.. disons que nous n’avons pas tous la même vision du paradis ! Ce fût une journée où les vue des montagnes était quasi nulle. À quelques reprises nous devions apercevoir le Mont Everest et il se cachait très bien dans les nuages…

Le jour suivant, tout le contraire ! Une journée totalement ensoleillée nous a permis d’admirer des paysages népalais magiques ! Crevasses et rivières traversées de plusieurs ponts nous amènera à Dingboshe à quelques 4 400 mètres d’altitude.

Petit mal de tête et étourdissements sont présents, mais rien de majeur. Le défi le plus important de l’ascension est clairement le rythme forcé de nos corps à monter tranquillement. Dès que nous sortons de ce rythme pour aller plus vite, les battements du cœur nous ramènent rapidement à la réalité et on ralentit le pas.

Nous resterons ici deux nuits pour s’acclimater encore une fois… les quelques 1000 mètres suivants seront plus long à franchir pour atteindre le camp de base.


6 avril 

Les jours qui ont suivi ont été particulièrement difficiles. Le dernier village en importance de Nemshe Bazzar était le plus « confortable » au niveau des maux de têtes et étourdissements. Un pas à la fois est désormais la norme. Autrement, nous n’y arriverons pas.

Nous avons donc traversé les villages de Dingboshe (4 410 mètres), Lobushe (4 910 mètres) et Gorak Shep (5 100 mètres). L’hydratation est impérative et bien que nous devons boire au minimum quatre litres d’eau par jour, le corps en redemande tout le temps. Les maux de tête apparaissent le matin, car on n’a pas tendance à vouloir boire la nuit même si on passe celle-ci à se lever pour uriner… trois, quatre, voire cinq fois par nuit ! 

Nous avons dû commencer à prendre une médication spécifique pour le mal des montagnes afin de contrôler nos inconforts à la tête. Les paysages sont magnifiques, le territoire au-dessus des 4 000 mètres démontre désormais un décor désertique : les arbustes sont quasi absents, et à l’approche du camp de base, le sable et la terre font place à de la roche ! Nous sommes même à constater la fonte des glaciers évidents créant d’énormes fossés de roches.

La nuit précédant l’entrée au camp de base, nous avons accepté le défi de monter le Kalla Pattar (5 625 mètres) qui se trouve tout près du camp de base, quelques 300 mètres plus haut que celui-ci ! La montée qui débute à 3 h du matin est particulièrement difficile avec des lampes frontales pour arriver à ce pique unique noir, et contempler le levé du soleil sur les hauts sommets incluant une vue majestueuse sur l’Everest et le camp de base. C’est quelque chose à faire, « un défi pour les grands », comme Gabriel nous répète constamment ! Monter de nuit, lampe frontale à l’appui pour y voir plus clair, -15 °C avec un déficit d’oxygène clairement sous nos habitudes de vie représente un challenge de taille…

Revenus après environ 1 heure de descente intensive vers 7 h du matin, nous prenons 1 heure pour déjeuner et pour rejoindre le groupe puisque nous étions seulement 5 à avoir accepté le défi. Nous nous préparons pour l’ascension finale, le camp de base de l’Everest. Bien que normalement cette montée devait selon nous être plus facile, ayant monté plus haut durant la nuit, le physique et le mental ont de la difficulté à se coordonner ! Nous avions l’impression de ne jamais arriver.

Nous avons finalement atteint le Camp de Base de l’Everest à quelques 5 300 mètres d’altitude vers 13 h ! Un à un, le groupe se réjouissait et les séances photos devenaient interminables ! Normal ! Tout le groupe avait réussi à s’y rendre, malgré les maux divers. Nous vous assurons que nous n’avions dans le groupe aucun néophyte de longues journées en montagne ! Le défi est de taille.

Après les félicitations d’usages et photos, surprise pour le groupe… Il reste encore 35 minutes pour nous rendre à notre installation où nous devons y passer la nuit ! Excitations de courte durée et nous reprenons le chemin de la montée !

Nous sommes au début de la saison de l’effervescence de ce grand village de camping. L’activité est limitée et seuls les groupes en « expédition » peuvent y entrer et coucher. N’entre pas dans le village « Base Camp » qui veut !

Gabriel Fillipi, notre guide est l’alpiniste #1 au Canada et en fait son terrain de jeu principal. Heureusement qu’il est avec nous. En plus, nous avions la chance d’accompagner jusqu’à ce point Charles Page, qui est le seul Québécois en 2024 à tenter sa chance de gravir l’Everest jusqu’au sommet au profit d’Opération Enfant Soleil.

Souper célébration dans la tente principale, le verre de vin absent depuis une dizaine de jours, nous fait tourner la tête à la première gorgée ! Repos très tôt, la température descend vite et autre surprise : petite bordée de neige de quelques centimètres en bonus ! Quand on réalise que l’on dort dans une tente à la base du plus haut sommet du monde, entendre la neige tomber sur la tente et quelques bruits de fond de craquements de glaciers, on se demande si l’on rêve !

Épuisés de ce parcours, nous avons pris la décision de quitter le camp de base en hélicoptère ! Oui, le budget en prend une claque, mais l’émotion a pris le dessus sur la raison… Nous souhaitions aussi éviter trois jours de descentes, les corps étant fragilisés et notre tolérance à divers éléments vécus était sérieusement atteinte ! Séjour inoubliable, un défi de taille, mais une fierté énorme d’accomplissement de soi s’empare de nous. C’est encore difficile de réaliser ce chemin parcouru ! Les photos ne rendront jamais justice à l’immensité des paysages. Le peuple népalais nous aura impressionné sur sa joie de vivre la serviabilité unique et la solidarité entre eux.

Merci de nous avoir lu tout au long de ce parcours unique ! Merci à l’éditrice Josée Pilotte de nous avoir proposé de nous suivre, à Gabriel Fillipi notre guide unique, pour son sens de la planification sans faille, et aux Sherpas d’avoir rendu notre périple plus « facile ».

Namaste !

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