Édith Butler

Par Martine Laval

Notre rayonnante Acadienne pure laine

Édith Butler est notre Acadienne nationale! On aime son authenticité, sa fougue, son énergie… et elle est si drôle! Née en juillet, sa couleur préférée est le jaune qu’elle utilise abondamment dans son environnement, telle la lumière qu’elle irradie tout autour d’elle. Elle sera au théâtre Gilles Vigneault le dimanche 3 décembre à 15 h, avec sa joie de vivre, les chansons de son nouvel album et toutes celles qu’on aime déjà !

Depuis toutes ces années où vous chantez l’Acadie, comment se porte-t-elle à vos yeux aujourd’hui?
Elle se porte extrêmement bien et de mieux en mieux! Quand j’ai commencé à chanter il y a plus de cinquante ans, les gens ne connaissaient pas l’Acadie, et ceux qui la connaissaient pensaient à l’Acadie ancienne, dans les frontières du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard. Aujourd’hui, l’Acadie est très large. Il y a tout un mouvement acadien qui s’est formé au cours des années. Seulement au Québec, on est au-dessus de 4 millions de descendants d’Acadiens. C’est cette ancienne Acadie d’exil qui est devenue de plus en plus grande et importante. Je chantais dernièrement dans Lanaudière, à Saint-Côme, et la salle était remplie d’Acadiens! J’ai appris qu’ils étaient là depuis deux siècles, que leurs ancêtres avaient été déportés dans le Massachusetts, mais qu’ils étaient remontés à travers les forêts, avaient traversé le fleuve quelques années plus tard pour rentrer au pays. Lanaudière est surnommée la nouvelle Acadie tellement ils sont nombreux.
C’est quoi la culture acadienne? Tant de jeunes artistes acadiens émergent dans la musique, la composition, telle une nouvelle vague qui déferle dans la culture québécoise!
Les Acadiens, c’est la musique, c’est le conte! C’est la façon de faire. La joie de vivre. Fred Pellerin, c’est un Acadien qui conte ses histoires comme les anciens les contaient. Lisa Leblanc, les Hay Babies, Carole Savoie, c’est ça aussi! Pas de falbalas. Les Acadiens entrent par l’ancienne façon de faire, c’est-à-dire d’être vrai. Y’a pas de show-business autour. Les jeunes font ça à leur façon, avec l’influence de leur folklore traditionnel. Ils sont authentiques et fidèles à leurs racines, à leur peuple, à eux-mêmes.
Comment vivez-vous votre vie de tous les jours Édith?
Lorsque je ne fais pas de spectacle, je travaille beaucoup dehors. J’ai une grande terre de 125 acres. Hier, j’ai coupé un arbre, je l’ai bûché et je l’ai cordé. Il m’a donné environ une corde et demie de bois. Je suis très musclée pour une femme de mon âge (75 ans). J’ai une méchante paire de bras. J’ai mon tracteur avec une pépine, alors je charrie de la terre, je fais mes chemins, je creuse des trous, je déplace des pierres. Je fais tout toute seule! Les rares fois où je n’ai pas le choix d’engager du monde, je m’énerve parce qu’ils ne font pas ça comme moi je le ferais.
Il y a eu la sortie de votre biographie écrite par votre grande amie et complice Lise Aubut, puis votre dernier disque Le retour pour lequel vous êtes encore en tournée. Y a-t-il d’autres projets dans l’air?
Y’en a tout le temps, mais je prends mon temps depuis que j’ai été malade. Je ne force pas la note. Avant, je faisais un album par année et je travaillais fort, mais mon cancer m’a vraiment calmée. Je jouis de la vie chaque jour. Je suis devenue un peu comme Félix Leclerc : l’été, il écrivait des poèmes et faisait du fromage. L’hiver, il lisait ses poèmes et mangeait son fromage (rire). Pour moi, l’été, je coupe mon bois, pis l’hiver, je le brûle (rire encore). Au printemps, je prépare le terrain, je plante les fleurs. L’été, j’entretiens tout ça, je coupe mon gazon. À l’automne, faut tout ramasser et ranger. Pis l’hiver, je construis des instruments de musique!
Pardon ??
Je prends des boîtes de métal à biscuits et à gâteaux aux fruits de toutes sortes, de toutes formes et de toutes grosseurs, je mets un manche, des cordes et j’appelle ça mes instruments de plink e plink. (J’entends d’ici la chose… et on rit aux éclats). Quand les gens me demandent de donner quelque chose pour les encans pour une bonne cause, je leur envoie un de mes instruments. Vous seriez étonnée, mais ça monte vraiment haut le prix, parce que c’est original. Quand les boîtes sont grosses, le son est plus base et quand elles sont petites, ça fait plus un son de ukulélé.
Qu’est-ce que je dis à votre public des Laurentides?
Dites-leur qu’il y a beaucoup d’humour! (Pour ça, je la crois!) Je raconte des histoires sur ma vie et c’est drôle! Y a des choses tellement comiques! J’ai aussi de la musique extrêmement touchante et tendre… Et mes musiciens sont tellement bons et beaux à regarder. Vous allez avoir du fun! Vous allez rire… et pleurer aussi peut-être…
www.edithbutler.net

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