Jane, Anna et Kate McGarrigle

Par Valérie Maynard

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Les sœurs McGarrigle ont passé leur enfance à Saint-Sauveur. Photo : Courtoisie

Il était trois fois

Leur livre, Entre la jeunesse et la sagesse, s’est écrit à deux. Anna et Jane McGarrigle, assises côte à côte, dans la salle à manger chez Jane, à Montréal. Mais leur vie s’est tissée à trois. Avec Kate, on l’imagine perchée sur leur épaule, ne perdant pas un seul mot ni une seule pensée, bien vivante dans la mémoire et les souvenirs de ses sœurs.

Dans une entrevue débridée, ponctuée d’éclats de rire et pleine de vivacité, Jane et Anna McGarrigle, complices jusqu’au bout des ongles, se sont généreusement prêtées au jeu, répondant volontiers aux questions, complétant spontanément la phrase de l’une et la pensée de l’autre.
Quand Anna a reçu une proposition d’écrire l’histoire de sa famille, elle a tout de suite demandé à sa sœur Jane de se joindre à elle. « J’aime tellement le style d’écriture de Jane », lance-t-elle. La réponse de Jane a été immédiate. « J’ai tout de suite dit oui! J’étais tellement heureuse de la proposition d’Anna. »

Des histoires de famille

Les deux sœurs se sont donc retrouvées, attablées dans la salle à dîner sombre de Jane. « Elle ferme tout le temps ses rideaux », observe Anna. Pendant trois ans, chacune de son côté ou ensemble, elles ont fouillé dans leur mémoire, échangé des détails et comparé leurs souvenirs pour récréer l’histoire de leurs parents, Franck McGarrigle et Gabrielle Latrémouille. « Toutes les familles ont des histoires à raconter. La nôtre, c’est celle de trois petites filles qui ont grandi à Saint-Sauveur, dans les années 50 », débute Jane. « Notre mère vient d’une famille de douze enfants. Ses histoires de famille, nous les avons entendues depuis que nous sommes toutes petites », ajoute Anna.
Plusieurs pages du récit sont consacrées aux années passées à Saint-Sauveur, à l’école Marie-Rose qu’elles ont fréquentée, proche de laquelle se dresse aujourd’hui fièrement la Scène McGarrigle, en leur honneur, dans le parc Georges-Filion. « Nous trouvons encore bizarre de voir au-dessus de la scène, en grosses lettres cursives noires, notre nom de famille que les bonnes sœurs de Marie-Rose prononçaient ‘‘Mégarégeule’’ avec beaucoup de mal. Comme nous aurions voulu nous appeler Fortin ou Chartier! Nous aurions tant aimé porter un patronyme des Laurentides que tout le monde aurait pu articuler avec aisance! Nous sommes maintenant résignées à conserver notre nom… plus que jamais! », peut-on lire dans leur récit.

Entre la jeunesse… mais pas encore la sagesse!

Écrit au gré des souvenirs qui se sont mis à surgir, sans prétention, le récit d’Anna et Jane a tranquillement trouvé sa forme, sans rythme précis ni autre structure que celle de leurs pensées qui remontaient le temps, même jusqu’avant leur naissance. « On s’assoyait et écrivait. Mais jamais de 9 à 5. On n’est pas faites comme ça les filles McGarrigle », ajoute Jane, un brin rebelle. Soudainement, dans sa voix, se ressent toute la fierté d’appartenir à cette famille, celle de Franck et Gaby, avec pour sœurs, les meilleures, Anna et Kate.
Fierté aussi d’avoir su poursuivre l’œuvre de leurs parents en créant à leur tour une famille tissée serrée. « Nos enfants sont comme des frères et sœurs. Même les petits-enfants ont des liens très serrés », disent-elles.
Leur jeunesse révolue, les sœurs McGarrigle sont-elles pour autant devenues sages? Non, pouffent-elles à l’unisson. « Je ne sais pas si on va jamais se rendre à la sagesse », s’exclame Anna.
Jane et Anna McGarrigle ont officiellement lancé leur livre, lundi soir, dans le cadre du Festival de jazz de Montréal, entourées de leurs enfants et amis.
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