(Photo : Courtoisie)

Lorsqu’un rêve disparaît, un autre commence

Par Aurélie Moulun

Originaire du Texas, Meredith Marshall est arrivée au Québec en 2001, à Val-David. Le Journal s’est entretenu avec celle qui est devenue « une des chanteuses favorites » du Café Morin pour découvrir le parcours de cette artiste qui est tombée amoureuse du public québécois.

Quel était ton premier contact avec la musique ?

« Ma mère et ma grand-mère chantaient beaucoup dans la voiture quand on se promenait. Souvent, on allait dans des régions du Texas où les ondes radios voyageaient moins bien, alors on arrivait difficilement à écouter la radio. Alors, on chantait tous ensemble, on faisait notre propre musique. La musique est très importante dans ma famille. »

La chanson, c’est ce que tu voulais faire depuis le début ?

« Non, pas du tout ! Au début, je voulais être une danseuse. Je voulais être la version féminine de Gene Kelly et être sur Broadway. Mais j’ai eu une chirurgie de reconstruction au genou, alors mon rêve de devenir danseuse était fini. Alors j’ai choisi de me concentrer plus sur le chant. »

Meredith Marshall
(Photo: Courtoisie)

« J’étais née pour la scène, ça c’est sûr ! Quand j’avais quatre ans, on était au cinéma avec une amie et il y avait de la musique classique qui jouait au début du film. Alors on s’est toutes les deux levées et on s’est mise à danser. Quand on a arrêté, tout le monde s’était mis à applaudir ! C’était fini à partir de ce moment-là, je savais que j’étais une mordue de la scène ! »

À quel moment la musique est devenue quelque chose de sérieux pour toi ?

« J’ai trouvé mon premier gig à 17 ans. C’était au Colorado. Je suis allée voir un band en spectacle et j’étais allé les voir pour leur dire que j’avais envie de chanter. On a fait quelques essais et ils ont aimé ! J’étais capable de chanter, même si ce n’était pas parfait, mais ils ont vu que j’avais beaucoup d’énergie sur une scène. Alors ils m’ont engagé ! »

« Ma mère m’avait demandé si je voulais mettre l’argent qu’elle avait réservé pour mon université dans un disque. Alors, à 18 ans, j’ai sorti mon premier album qui s’appelait My Obsession. Tu iras voir le vidéoclip ! Oh, mes cheveux, c’était quelque chose à l’époque ! », dit-elle pleine d’autodérision.

C’est différent au Québec comparé aux États-Unis ?

« Pour moi oui. Aux États-Unis, j’ai eu de la difficulté avec les compagnies de disques. J’étais fatiguée et j’avais trois jobs en même temps pour pouvoir faire ma musique. J’ai eu quelques déceptions personnelles et professionnelles. Le fait de déménager au Québec, ç’a rouvert mon cœur à la musique. Ç’a été un vrai cadeau de venir m’installer au Québec. »

« Ici, la musique c’est inné. Le Québec c’est une fabrique de la culture et il y a un véritable amour de la musique ici. »

« C’est tellement plus facile d’être une femme, chanteuse, au Québec ! On a des musiciens incroyables et c’est très familial. Et avec les autres chanteuses, on se trouve dans un genre de « sister hood » ! Il n’y a pas de négativité, ni de compétition, c’est juste merveilleux. À Los Angeles, c’est beaucoup plus compétitif et beaucoup plus négatif aussi. Là-bas, on est vraiment en compétition même entre femme ! »

Meredith Marshall
(Photo: Courtoisie)

« Chaque fois que je monte sur scène, je regarde les personnes dans la salle qui ont payé un billet pour venir me voir et je suis tellement reconnaissante. Ça me donne l’énergie et le goût de me donner à 110 % si c’est possible ! »

Comment arrives-tu à performer des reprises de façon aussi énergique chaque fois ? Ce n’est pas fatigant ?

« Pas du tout. Parce que je vis chaque chanson comme si c’était la première fois. Je prends l’énergie du monde et j’habite chaque chanson que je chante. Les gens ont payé, alors je trouve toujours l’énergie de donner un bon show. »

« Il n’y a pas juste le respect du public. Je me dis qu’il y a aussi le respect du compositeur. Ce sont des chansons qui ont eu de l’importance pour leur compositeur, notamment par le texte et ce qu’elles signifient. »

« Mais je reprends toujours les chansons à ma manière. Par exemple, I Will Survive, je la commence un peu comme une pièce de théâtre. Même chose pour la chanson Feeling Good de Nina Simone. Je comprends profondément les chansons que je chante. Pas juste les textes, je comprends leur sens. »

Qu’est-ce que tu aimes le plus lorsque tu performes ?

« J’adore sentir la connexion qui se créer avec le public. Je sens les vagues d’énergie me traverser, puis traverser le public et me revenir. C’est infini, comme une boucle. Et je suis tellement énergisée après un show que j’ai de la difficulté à arrêter ! »

« J’adore ce que je fais. Je veux dire, il y a des gens qui m’aiment assez pour se payer des billets pour me voir en spectacle, c’est formidable ! », lance-t-elle en éclatant de rire.

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