(Photo : Courtoisie de Shootfilms)

Louise Leroux : fait œuvre utile de son cinéma

Par Martine Laval

Louise Leroux des productions Shootfilms à Morin-Heights avait en tête de réaliser un documentaire sur la formation très exigeante de ces gars qui s’inscrivent à l’Académie des pompiers de Mirabel pour en sortir des hommes formés pour éteindre des feux et sauver des vies. Lorsqu’elle y rencontre deux jeunes femmes déterminées à percer dans le métier, le sujet de son long métrage vient de prendre une autre tournure. « Femmes des casernes » est l’incursion dans ce monde d’hommes où les femmes peuvent se forger une place… mais n’ont pas le droit à l’erreur!

Le feu sacré

Sceptique de prime abord devant la possibilité qu’une femme puisse réellement être pompière, Louise Leroux approche le sujet avec une dose de préjugés.

Les hommes ayant indubitablement l’avantage musculaire sur les femmes, elle ne voit pas encore comment ce métier peut se féminiser. Mal lui en prit! Elle découvrira qu’avec un moral d’enfer et un entraînement déterminé, les filles ont elles aussi… « le feu sacré »!

« Je cherche toujours à offrir un point de vue différent sur l’idée qu’on se fait d’un sujet, explique la réalisatrice. Faire découvrir une perspective qui n’a pas encore été explorée. Nourrir le débat. Donner un accès privilégié aux spectateurs, afin qu’ils jettent un regard différent en découvrant un aspect qu’ils n’avaient pas
envisagé. »

Tout au long de son tournage qui a duré trois ans, Louise Leroux a eu un accès privilégié à l’action. On lui a permis d’entrer là où personne n’y a normalement droit, pour s’imprégner du métier. Elle a entre autres baigné dans l’action et goûté de l’intérieur au quotidien des pompières en vivant trois mois, 24 h par jour, sept jours par semaine dans la vie de la caserne pour suivre leur parcours. Elle a pris part aux multiples tâches et s’est totalement imprégnée. Vêtue du « bunker » (l’uniforme et l’attirail portés sur le terrain), on l’a laissé pénétrer le périmètre d’intervention avec son équipement cinématographique en tout temps lors d’alerte. En se faufilant discrètement, et en se positionnant adéquatement, elle a réussi à capter les pompières et leurs collègues en pleine action pour témoigner de la capacité qu’elles ont de remplir leur tâche avec succès.

Des héroïnes

« Ces femmes sont des héroïnes! Elles ont une détermination et un mental d’enfer pour relever le défi et vivre les enjeux de ce monde typiquement masculin, affirme la réalisatrice qui les a suivies pas à pas dans leur parcours. Déjà de porter l’attirail qui pèse lourd demande de la force (bottes, salopette, veste de 40 livres, bonbonne à oxygène sur le dos, masque sur le visage), mais lorsqu’en plus il leur faut transporter les boyaux d’arrosage, monter dans les échelles, tirer des corps, défoncer des murs, des toits… C’est incroyable ce qu’elles doivent surmonter de difficultés pour gagner leur place! Et elles n’ont pas droit à l’erreur si elles viennent jouer sur le terrain des gars! (comme dans tout métier typiquement masculin d’ailleurs). Elles sont par contre un atout et sont une ressource importante lors d’appels de premiers répondants où les situations demandent une touche féminine, tact et sensibilité.»

Louise Leroux, qui met toujours beaucoup d’humanité dans ses réalisations, vient une fois de plus de faire œuvre utile avec ce documentaire qui permet aux filles de réaliser leur rêve d’être un jour pompières. Si plusieurs se sont déjà méritées leur place et qu’on promeut et recrute ouvertement dans le milieu, voilà que les portes sur le métier s’ouvrent encore plus largement, alors « Go les filles! »

www.imdb.com Louise Leroux

Réalisatrice accomplie, Louise Leroux signe la direction photo et son de ses films. Photo : courtoisie de Shootfilms

1 commentaire

  1. Bonjour,
    Je viens de regarder Les casques bleus… madame, c’est bien triste de voir cette policière, Mélanie, qui retournait chez elle après une année passée là-bas. La tristesse, le manque de ressources, et, surtout l’impuissance dans ce pays si beau….les dernières paroles sur le fait que le manque d’informations, la manière dont ces policiers/ policières casques bleus , sans armes mettent leurs propres vies en danger. Pour essayer d’éduquer les enfants et les femmes face à toute cette violence gratuite, c’est très touchant!Quand on voit le désintérêt des « policiers » du village lorsque elle demande la question à savoir si il y a des gens inscrits pour la formation pour aider les femmes abusées, un parlait à son portable, l’autre dans le coin avait un grand sourire presque moqueur, quand ils leurs demandent si ils avaient des gens our la formation pour aider les victimes, tu vois cet homme désintéressé, qui prends son portable en pleine discussion…,rrrr
    Madame Leroux, félicitations à vous, vos équipes sur le terrain , on se rends encore plus compte qu’ici Ce n’est pas parfait, et que les gens se plaignent le ventre plein.. .. Continuez votre bon travail, ça ouvre les yeux sur des choses qui ne sont pas visibles… merci!

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