(Photo : Michel Venne)

Lucie Arcand pour le bien de la santé mentale

Par Dyane Bouthillette

Coordonnatrice de l’organisme en santé mentale l’Échelon des Pays-d’en-Haut depuis une douzaine d’années, Lucie Arcand est celle qui a initié l’idée du projet des logements sociaux Sous le toit de l’Échelon. Une réalisation qui est devenue aujourd’hui une source d’inspiration pour d’autres organismes.

« On est les premiers dans les Laurentides. On a ouvert une porte. On a inspiré l’Envolée à Sainte-Agathe qui travaille sur leur projet. Et il y a Rivière-Rouge aussi. Ils ont vu que c’était possible. On en a donné l’exemple », nous dit Mme Arcand.

La question des logements étant une problématique pour les personnes souffrant de maladies mentales, la solution se trouvait dans la réalisation du projet. « Donc de m’investir et passer à travers, j’en sors valorisé. Mais je n’étais pas seule dans ça, tient-elle à préciser. On a réussi tout le monde ensemble. Il y a du monde qui y a cru, on a rêvé ensemble ».

Outre la réussite de cette réalisation, Lucie Arcand nous partage son expérience dans le milieu de la santé mentale.

« Dans mes autres expériences, j’ai rencontré beaucoup de gens qui avaient des problèmes de santé mentale. Le mot santé mentale fait peur à bien du monde, mais ce sont des gens comme vous et moi. Je trouve ça important de remettre les pendules à l’heure par rapport à toute la stigmatisation qui existe  », indique Mme Arcand.

Ayant eu son premier contact avec la santé mentale vers l’âge de 5 ans, elle nous partage un souvenir lorsque, le dimanche, elle partait avec sa mère pour visiter sa tante qui travaillait à l’hôpital Saint-Michel-Archange. « On entrait dans ce milieu qui était assez austère. Et je me souviens que je suis sortie de là en me disant : Ils ne sont pas si fous que ça », relate-t-elle.

Son attitude de non-jugement était-elle le signe qu’elle travaillerait en santé mentale un jour? À cette question, elle répond qu’elle n’y avait jamais songé, mais que la vie l’a tout de même amené dans cette direction.

Lucie qu’est-ce qui vous touche le plus chez les personnes atteintes de maladies mentales?

C’est leur résilience face aux situations difficiles. Je trouve qu’ils ont une belle résilience une belle façon de s’en sortir. Il y a quelque chose de beau. Malgré la lourdeur de tout ce qu’ils ont vécu, je vois une résilience face aux épreuves.

Que trouvez-vous le plus difficile dans votre travail?

La limite de nos interventions. Quand on a une personne qui est désorganisée, ce n’est pas dans les valeurs de la faire hospitaliser, mais, à un moment donné, quand cela dépasse la limite et l’entendement, il faut agir pour la sécurité du monde.

De beaux moments

Lorsqu’elle voit un groupe de résidents de Sous le toit de l’Échelon revenir d’une balade à vélo ou en train de discuter ensemble, Lucie Arcand se sent heureuse. « Ils ne sont plus seuls chez eux avec leurs douleurs, il ne sont plus isolés.  Ça me nourrit de les voir heureux. Ce que je trouve le plus beau, c’est la vie associative de l’Échelon. C’est vraiment fort, on est chanceux comme organisme d’avoir ça. Et parmi les plus beaux moments, ce sont les activités de créativité. Ce sont des moments vécus en groupe et non en individuel. »

COUPS DE COEUR DE LUCIE ARCAND

Je suis arrivé à Sainte-Adèle en 1991. Mes coups de coeur ce sont les lacs, la nature. Et ce que j’aime aussi à Sainte-Adèle, c’est qu’on a un cinéma, on a un lac à proximité, le fait que l’on puisse vivre dans une petite ville et avoir des bons films et aller se baigner à la plage. J’aime les restaurants Chez Milot et Le Spago.

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