Michel Rabagliati
Le bédéiste de la réalité
Dans le cadre des journées de la culture, le créateur de la série Paul, Michel Rabagliati, sera au Théâtre du Marais pour présenter une conférence, le 29 septembre.
Amoureux de la bande dessinée depuis l’enfance, Michel Rabagliati partagera son parcours professionnel et les détours qui l’ont finalement ramené sur les rails de sa passion à l’âge de 38 ans. Il parlera également de ses motivations, inspirations, techniques et répondra aux questions du public. Suivi d’une séance de dédicace, cette conférence se veut simple, agréable et conviviale. « J’invite les gens à apporter leurs exemplaires », lance l’auteur.
Parlez-nous de la série Paul
C’est de l’autofiction. Ce n’est pas ma biographie à 100%, mais plutôt des histoires inspirées de ma propre vie, celle du petit gars de Rosemont. Donc, Paul c’est moi. Le personnage de Lucie représente ma femme Carole. Rose est le portrait de ma fille Alice. On y retrouve même mon chien Biscuit. Paul à Québec parle de mon beau-père Ronald, dont j’ai changé le nom pour Rolland.
Parfois, je mélange deux personnages en un. Par exemple, dans mon album Paul dans le Nord, Marc c’est deux de mes amis d’enfance que j’ai réunis en un seul personnage. Même chose dans Paul a un travail d’été. Annie représente deux de mes anciennes blondes.
Vous puisez vraiment toute votre inspiration dans la réalité quotidienne?
Oui, je suis toujours très proche de la réalité. Je m’inspire fortement du quotidien, ce qui m’arrive dans la vie. C’est ce qui me motive. Moi, je ne suis pas capable de faire de la fiction. Cela ne m’intéresse pas, car l’imaginaire est un univers qui m’est étranger. J’ai besoin du vrai monde, de vrais voisins, de la vraie famille, des personnes que je connais, des amis. Même au cinéma je vais rechercher des films avec des histoires plausibles, de la vraie vie. C’est ça qui me touche.
À qui s’adressent vos livres ?
Ah, cela a été la surprise! Au départ, on pensait que mes livres intéresseraient des gens dans la cinquantaine. Moi je croyais que c’était mes vis-à-vis qui me lisaient, des personnes de mon âge, au moment où j’écrivais mes histoires.
Finalement, tout cela s’est révélé faux parce que c’est tout le monde qui s’y intéresse.
Même les jeunes?
Oui et je ne m’y attendais pas… il y a des jeunes de 11 ans qui viennent me voir dans les salons du livre. Maintenant, Paul est dans les écoles. Les professeurs ont adopté la série. C’est une lecture obligatoire au secondaire. C’est quand même fou! Mais c’est parce qu’il y a beaucoup d’informations sur le portrait social et le langage du Québec, les relations humaines, ce qui se passe ici. Il est question de toute sorte de choses, d’amitié, de naissance, de premières expériences de vie, d’amour, de déceptions.
Avez-vous des projets sur la table ?
Je viens de terminer Paul à la maison qui sortira le 14 novembre. J’ai passé 2 ans et demi sur ce projet. C’est une histoire assez triste qui parle de ma vie aujourd’hui. Dans ce livre, Paul est dans la cinquantaine et sa vie a changé.
Donc c’est quelque chose que je vais digérer et laisser sortir. Je vais aussi laisser les commentaires rouler. Je réfléchirai à autre chose un peu plus tard.
Coups de cœur de Michel Rabagliati
Mes coups de cœur ? J’en ai beaucoup. J’aime, entre autres, les chutes Sainte-Marguerite, le village de Val-David, la rivière Rouge, la gare de Mont-Roland, la piste cyclable du P’tit train du nord, le mont Condor, le Far Hills en hiver, le parc du Mont-Tremblant, le lac caché à Labelle.