(Photo : Courtoisie)
Annie Mathieu a hâte de reprendre du service à la MRC des Pays-d'en-Haut en avril.

Mordre dans la vie : Le grand retour d’une battante se poursuit

Par Luc Robert

« Je n’attendrai pas 10 ans pour vivre les choses qui me font plaisir. J’ai perdu une grand-mère à 53 ans, atteinte à l’estomac. Je reprends le dessus et je vais mordre dans la vie progressivement, mais intensément. »

C’est avec cette attitude positive qu’Annie Mathieu, une Jérômienne qui œuvre à titre de conseillère au développement économique à la MRC des Pays-d’en-Haut, reprendra le collier en avril prochain, après une longue épreuve.

« J’ai été atteinte d’un cancer du sein très agressif, de stade 3. Le médecin en a gratté une shot, jusque sous le bras, pour enlever ce qui était malin (mastectomie totale d’un sein). Ma dernière étape de reconstruction mammaire à un sein est prévue en juin prochain. J’ai bien hâte que ce soit fait. Je suis un protocole bloqueur d’hormones qui durera entre cinq et sept ans et ça se passe bien. Je vais recommencer mon travail en mode hybride (sur place et télé-travail) et je reviendrai graduellement vers mes 32 heures par semaine, ce qui me convient en masse », a souligné celle qui est reconnue pour son sourire.

Que ce soit à Mont-Laurier ou à Kiamika, à Blainville, à Saint-Jérôme ou dans les Pays-d’en-Haut, Annie Mathieu ne laisse personne indifférent. Son entregent et sa facilité à communiquer ouvrent des portes et aident les gens qui veulent faire croître ou démarrer leur entreprise.

« Le diagnostic d’un cancer du sein hormonodépendant est tombé en novembre 2022 et j’ai dû arrêter de travailler en janvier 2023, car la fatigue physique et psychologique se sont annoncées sans m’avertir. Je continuais à vaquer à mes tâches et à rencontrer les gens, comme à l’habitude. Je vivais un genre de déni lors des premiers mois : j’annonçais la nouvelle partout et ce sont mes collègues qui ressentaient la chose, avec les larmes aux yeux, pas moi. Mais quand les préparatifs (à la chirurgie) sont arrivés, ça a fini par me rattraper. Heureusement, j’ai bénéficié d’excellents soins au CHUM de Montréal, à la Cité de la Santé de Laval et à l’Hôpital de Saint-Jérôme. Un agent de réadaptation me suit de près. J’ai retrouvé ma forme cognitive et psychologique. On y va encore une journée à la fois physiquement. »

Si elle a beau s’en promettre graduellement, Annie Mathieu a recommencé à s’occuper rapidement. 

« C’est certain que les effets de la chimio et la radiothérapie m’ont fatiguée. Le médicament taxol m’est tombé dans les jambes, au point où j’ai utilisé une canne pendant cinq mois dans mes déplacements. Physio Élite m’aide grandement depuis un mois et demi et ça va mieux. Quand j’ai l’occasion, je sors ! Un concert extérieur où j’ai dansé à Saint-Sauveur, un autre à Prévost devant l’école du Champ-Fleuri, assister à des parties de hockey féminin à Laval et à Verdun, j’y vais souvent seule ou pour rejoindre des amies sur place. Je n’ai pas de trouble au niveau social, ça c’est certain ! Même si je souhaite ça graduel, disons que j’appuie assez fortement sur l’accélérateur du retour à une vie normale », a-t-elle ajouté en riant.

Relais pour la Vie

Le samedi 8 juin prochain, elle marchera aux côtés d’amies ayant les mêmes défis qu’elle à Sainte-Adèle, lors de sa deuxième participation au Relais pour la vie, avec l’équipe des « Seins-Pathiques ».

« J’irai marcher à Sainte-Adèle avec mes amies du cancer du sein, mais aussi avec mes amis de vie qui voudront bien m’accompagner. Je poursuis la collecte de dons, mais j’aurai aussi besoin de marcheurs pour me remplacer. Mes jambes n’ont pas récupéré à 100 % de leur force pour durer 5 heures debout. Mes amies Isabelle Huot et Manon Hébert m’aident déjà. Isabelle, elle-même une survivante du même cancer, viendra expressément du Massachusetts pour m’épauler. Mon entourage, dont mon frère et ma famille, m’aide aussi à remonter la pente », a ajouté celle dont les deux filles majeures habitent à Montréal.

Annie Mathieu a jusqu’ici amassé 63 % de son objectif de 1 500 $ en dons, avec encore 3 mois à faire avant la tenue du Relais pour la vie.

« C’est important pour moi, mais aussi pour tous les gens de mon entourage ayant vécu et vaincu le cancer. Certains nous ont quittés. Je veux leur rendre hommage. Merci à tout le monde. La collecte de fonds se poursuit et nous aiderons d’autres gens à guérir. »

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