Compteurs intelligents

Par benerice-jette

Le décompte des compteurs est amorcé

Va-t-on assister à une guerre ouverte entre la toute puissante Hydro-Québec et des regroupements de citoyens, réfractaires à l’installation des compteurs de nouvelle génération (CNG)?

Parmi ces groupes, Laval Refuse et Basses-Laurentides Refuse mobilisent les usagers visés par ce déploiement pour ralentir l’installation des CNG par la compagnie d’état, avançant des impacts néfastes  sur l’économie et la santé des ménages.

La phase I du déploiement, présentée devant la Régie de l’Énergie s’étendrait bien au delà de la région métropolitaine de Montréal. «Des usagers de Saint-Sauveur, Val-Morin et Saint-Adolphe ont reçu des lettres annonçant la mise en place imminente de compteurs intelligents, explique Francine Lajoie porte-parole de Laval

Refuse, et propriétaire d’un chalet à Saint-Sauveur. Les limites de la phase I semblent avoir été élargies suite à la mobilisation grandissante contre le changement.

Hydro-Québec semble vouloir s’enfoncer dans des secteurs éloignés moins informés, afin de gagner du terrain», ajoute-t-elle, précisant que le refus d’installation d’un CNG doit se faire par écrit: «Après réception de la lettre d’information, il faut répondre dans les 30 jours. Des gens ayant refusé par courriel ou par téléphone ont tout de même constaté la venue d’un nouveau compteur chez eux. Par téléphone, des agents sont aussi chargés de convaincre l’usager d’accepter le nouveau compteur», avance Mme Lajoie.

Enjeux économiques et de santé publique

Les compteurs intelligents se communiquant l’un à l’autre l’information sous forme d’ondes, jusqu’au router installé dans le quartier, transmettent l’ensemble des données directement à Hydro-Québec. La compagnie peut ainsi calculer à la seconde près, la consommation d’électricité par domicile, ainsi que la provenance (ex: réfrigérateur). Hydro-Québec devrait donc récupérer des milliards de dollars par une lecture plus fine en période de pointe, ce qui ne fait pas l’affaire des usagers.

L’autre inquiétude touche à l’impact sur la santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, il n’existe aucune preuve clinique avec récurrence d’un lien de causalité vérifiable, entre les compteurs intelligents et des effets secondaires sur la santé humaine suite à une exposition.

«Les médecins engagés par l’industrie prétendent que l’impact des ondes est trop minime sur le corps humain pour être mesurable, sans en donner la preuve», explique Francine Lajoie.

Devant le refus de certains clients,

Hydro-Québec propose l’option d’installer un compteur électronique  non communiquant, nécessitant la relève manuelle, ce qui implique des frais de service supplémentaires. «Il s’agit d’une tactique de dissuasion de la part d’Hydro-Québec car ces frais peuvent être difficiles à assumer pour les gens âgés ou les familles à faible revenu», note Maria Acosta porte-parole de Basses-Laurentides Refuse. Et les questions sur la santé demeurent. «Les compteurs non communiquant seront-ils modifiés dans l’avenir? Rien ne certifie qu’ils n’émettront pas de radiofréquences», déplore Mme Lajoie.

«J’ai en mains une copie de résolution datée du 17 décembre 2012 à Saint-Sauveur, demandant un moratoire sur l’installation des nouveaux compteurs. Faite devant le conseil municipal, nous n’avons pas su que la résolution était passée. Cette dernière est valide, et les conseillers en place le savent. Plusieurs députés se disent préoccupés par la question, et sont intervenus en chambre pour le libre-choix au citoyen», note la porte-parole.

Bien des questions subsistent: «Il faut en parler, s’informer parce que nous sommes à risque. Les compteurs font partie de nos vies, à même nos demeures, et fonctionnent 24h sur 24. C’est énorme comme exposition! Les volontés d’Hydro-Québec sont questionnables, autour de l’enjeu économique. À ce jour, 14 000 usagers ont réussi à conserver leur ancien compteur, mais doit-on se battre ou avoir à payer pour tenter de protéger notre santé?», s’interroge Francine Lajoie.

Pour sa part, Hydro-Québec ignore l’ampleur du rassemblement citoyen autour du refus: «673 000 compteurs intelligents ont été installés dans la province, et l’installation va très bien. Il ne s’agit pas d’un projet controversé dans l’ensemble, malgré l’opposition de petits groupes de citoyens», a simplement répondu Patrice Lavoie porte-parole pour la compagnie d’État sur ce dossier.

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